Introduction
L’Est de la République démocratique du Congo vient une nouvelle fois de s’embraser. Depuis le 2 août, des combats intenses opposent divers groupes armés autour des villes de Goma et Bukavu, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique. Déjà meurtrie par des années de conflits, la population du Kivu se retrouve à nouveau prise en étau, poussant des milliers de civils sur les routes de l’exil.
Contexte d’une instabilité chronique
La région du Kivu compte parmi les foyers de violences les plus persistants d’Afrique. Plus de 120 groupes armés y opèrent, motivés par le contrôle de ressources minières et le règlement de conflits ethniques ou fonciers. Depuis juillet, une résurgence des hostilités entre le M23 et l’armée congolaise a relancé les violences : villages incendiés, populations déplacées, attaques contre les forces de maintien de la paix de la MONUSCO.
Témoignages des déplacés
« Nous avons dû fuir en pleine nuit. Tout est parti en fumée », déclare Jean-Paul, père de cinq enfants réfugié dans un camp près de Goma, où le manque d’eau, de nourriture et de soins sanitaires rend la vie particulièrement difficile. Les structures humanitaires sont débordées et peinent à fournir abris ou médicaments aux familles.

Des conséquences régionales
Cette flambée de violence a provoqué un nouvel afflux de réfugiés vers l’Ouganda et le Rwanda. Les organisations internationales évoquent plus de 50 000 nouveaux déplacés depuis la fin juillet. « Le Kivu ne peut plus attendre des solutions temporaires. Il faut une réponse de fond, sécuritaire et politique, » déclare la coordinatrice du HCR à Kinshasa.
Enjeux politiques et espoirs de paix
Le gouvernement congolais appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à renforcer la MONUSCO et invite les pays voisins à cesser tout soutien aux groupes armés. Mais la peur d’une escalade et la méfiance restent vives. Malgré les efforts de médiation de l’Union africaine, un règlement effectif paraît lointain.