Introduction
La région de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), fait face à une crise humanitaire majeure, aggravée par une recrudescence des violences armées depuis le début de l’année 2025. L’ONU, par la voix de ses agences et de la MONUSCO, alerte sur une situation « catastrophique » : plus de 500 000 personnes déplacées, des centaines de morts et des infrastructures de santé et d’éducation à l’agonie. Cette crise, qui s’inscrit dans un contexte de conflit prolongé, menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Un regain de violences meurtrières
Depuis janvier, les combats entre groupes armés – notamment le M23, les milices Maï-Maï et les forces gouvernementales – se sont intensifiés autour de Goma et dans les territoires voisins. Les civils sont les premières victimes : massacres, viols, enlèvements, pillages. Les témoignages recueillis par les ONG font état de villages entiers rasés et de familles contraintes à l’exil.
Les forces de sécurité congolaises, malgré le soutien de la MONUSCO, peinent à contenir la progression des groupes rebelles, qui profitent de la porosité des frontières avec le Rwanda et l’Ouganda.
Une crise humanitaire sans précédent
L’ONU estime à plus de 500 000 le nombre de déplacés internes dans la région de Goma. Les camps de fortune se multiplient, sans accès suffisant à l’eau, à la nourriture ou aux soins. Les épidémies de choléra, de rougeole et de paludisme se propagent, aggravant la mortalité infantile. Les écoles et les centres de santé sont régulièrement pris pour cible ou réquisitionnés par les groupes armés.
Les humanitaires, confrontés à l’insécurité et au manque de financements, peinent à répondre à l’urgence. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et Médecins Sans Frontières tirent la sonnette d’alarme sur le risque de famine et d’effondrement du système de santé.
Les causes profondes du conflit
La crise de Goma s’inscrit dans une histoire longue : rivalités ethniques, contrôle des ressources minières, faiblesse de l’État, ingérences étrangères. Les accords de paix successifs n’ont jamais permis de désarmer durablement les groupes armés ni de restaurer la confiance entre communautés. La pauvreté, le chômage et l’absence de perspectives alimentent le recrutement des jeunes dans les milices.
L’appel de l’ONU et les défis de la paix
Face à l’ampleur de la crise, l’ONU appelle à une mobilisation internationale : financement de l’aide humanitaire, pression sur les parties au conflit, soutien au dialogue politique. Mais la lassitude de la communauté internationale, la multiplication des crises dans le monde et les tensions diplomatiques régionales compliquent la réponse.

La MONUSCO, critiquée pour son inefficacité, tente de renforcer la protection des civils et d’appuyer les efforts de médiation. Mais la paix durable reste un horizon lointain, tant que les causes structurelles du conflit ne sont pas traitées.
Les perspectives pour la population de Goma
Pour les habitants de Goma, l’urgence est à la survie : accès à l’eau, à la nourriture, à la sécurité. Les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables, sont les premières victimes de la crise. Les initiatives locales, portées par la société civile congolaise, tentent de pallier les carences de l’État et de l’aide internationale, mais les besoins dépassent largement les capacités disponibles.
Conclusion
La crise humanitaire à Goma est un test pour la solidarité africaine et internationale. Elle rappelle que la paix et la sécurité sont des biens précieux, toujours fragiles. Seule une action coordonnée, associant aide d’urgence, dialogue politique et développement, pourra offrir un avenir à une population épuisée par des décennies de guerre.