RDC : des employés d’une mine d’or contraints de travailler sans salaire sous la pression du M23Sous-titre : Exploitation minière, droits humains bafoués et économie de guerre dans l’Est congolais

Introduction

Dans la province du Nord-Kivu, la prise de contrôle de plusieurs mines d’or par le groupe armé M23 a plongé des centaines de travailleurs dans une situation d’exploitation extrême. Privés de salaire, menacés de violences, ces employés sont contraints de poursuivre l’extraction d’or, alimentant une économie parallèle qui finance la guerre et aggrave la crise humanitaire.

1. Comment le M23 contrôle les mines

Depuis début 2025, le M23 a renforcé sa mainmise sur plusieurs sites miniers stratégiques. Les chefs de chantier sont remplacés par des officiers du groupe, qui imposent des quotas de production, taxent les transactions et surveillent les travailleurs. Toute tentative de fuite ou de protestation est réprimée.

2. Conséquences humaines et sociales

Les mineurs, souvent issus des populations déplacées, travaillent dans des conditions dangereuses, sans équipement de sécurité ni accès aux soins. Les femmes, employées au tri et au lavage de l’or, sont exposées à des violences sexuelles et à l’exploitation. Les enfants sont parfois recrutés de force ou contraints d’abandonner l’école pour subvenir aux besoins familiaux.

3. L’or du conflit : une manne pour les groupes armés

L’or extrait illégalement est écoulé via des réseaux de contrebande vers l’Ouganda, le Rwanda et parfois jusqu’à Dubaï, alimentant un marché noir international. Ce commerce prive l’État congolais de centaines de millions de dollars de recettes fiscales et prolonge le cycle de la violence.

TO GO WITH AFP STORY BY DAVID YOUANT Children wash copper on July 9, 2010 at an open-air mine in Kamatanda in the rich mining province of Katanga, southeastern Democratic Republic of Congo (DRC). Some 400 children from Kamatanda and surrounding villages, who have dropped out of school, help miners transport, sort or wash the mineral. Forced by poverty, hundreds of children leave school to work at the mine. AFP PHOTO / GWENN DUBOURTHOUMIEU

4. Les réponses de l’État et de la communauté internationale

Les autorités congolaises, appuyées par la MONUSCO, tentent de reprendre le contrôle des sites miniers. Des opérations militaires sont en cours, mais leur efficacité est limitée par la corruption et la fragmentation des forces de sécurité. Des initiatives de certification de l’or « propre » peinent à s’imposer face à l’ampleur du trafic.

5. Vers une solution durable ?

La lutte contre l’exploitation minière illégale passe par :

  • La sécurisation des sites et la protection des travailleurs
  • La réintégration des ex-combattants dans l’économie légale
  • Le renforcement de la traçabilité et de la certification des minerais
  • L’implication des communautés locales dans la gestion des ressources

Conclusion

L’exploitation des mineurs par le M23 est un symbole de la complexité des conflits en Afrique centrale. Seule une approche globale, alliant sécurité, justice et développement, permettra de briser le cercle vicieux de la guerre et de l’exploitation.

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