Introduction
Dans la province du Nord-Kivu, la prise de contrôle de plusieurs mines d’or par le groupe armé M23 a plongé des centaines de travailleurs dans une situation d’exploitation extrême. Privés de salaire, menacés de violences, ces employés sont contraints de poursuivre l’extraction d’or, alimentant une économie parallèle qui finance la guerre et aggrave la crise humanitaire.
1. Comment le M23 contrôle les mines
Depuis début 2025, le M23 a renforcé sa mainmise sur plusieurs sites miniers stratégiques. Les chefs de chantier sont remplacés par des officiers du groupe, qui imposent des quotas de production, taxent les transactions et surveillent les travailleurs. Toute tentative de fuite ou de protestation est réprimée.
2. Conséquences humaines et sociales
Les mineurs, souvent issus des populations déplacées, travaillent dans des conditions dangereuses, sans équipement de sécurité ni accès aux soins. Les femmes, employées au tri et au lavage de l’or, sont exposées à des violences sexuelles et à l’exploitation. Les enfants sont parfois recrutés de force ou contraints d’abandonner l’école pour subvenir aux besoins familiaux.
3. L’or du conflit : une manne pour les groupes armés
L’or extrait illégalement est écoulé via des réseaux de contrebande vers l’Ouganda, le Rwanda et parfois jusqu’à Dubaï, alimentant un marché noir international. Ce commerce prive l’État congolais de centaines de millions de dollars de recettes fiscales et prolonge le cycle de la violence.

4. Les réponses de l’État et de la communauté internationale
Les autorités congolaises, appuyées par la MONUSCO, tentent de reprendre le contrôle des sites miniers. Des opérations militaires sont en cours, mais leur efficacité est limitée par la corruption et la fragmentation des forces de sécurité. Des initiatives de certification de l’or « propre » peinent à s’imposer face à l’ampleur du trafic.
5. Vers une solution durable ?
La lutte contre l’exploitation minière illégale passe par :
- La sécurisation des sites et la protection des travailleurs
- La réintégration des ex-combattants dans l’économie légale
- Le renforcement de la traçabilité et de la certification des minerais
- L’implication des communautés locales dans la gestion des ressources
Conclusion
L’exploitation des mineurs par le M23 est un symbole de la complexité des conflits en Afrique centrale. Seule une approche globale, alliant sécurité, justice et développement, permettra de briser le cercle vicieux de la guerre et de l’exploitation.