La République démocratique du Congo (RDC) se lance dans une révolution numérique ambitieuse avec l’annonce, le 9 octobre 2025, d’un investissement de 1,5 milliard de dollars pour la mise en œuvre de son Plan national du numérique 2026-2030, couplé à une Stratégie nationale d’intelligence artificielle (IA).
Un investissement historique
Le gouvernement prévoit mobiliser 1 milliard de dollars sur la période 2026-2030, complétés par plus de 500 millions en appuis extérieurs déjà assurés par des partenaires internationaux. Ce budget sans précédent marque une étape décisive dans la transformation digitale promise par Kinshasa, visant à faire de la RDC un hub technologique majeur en Afrique centrale.
Objectifs et axes stratégiques
Le Plan national du numérique repose sur quatre piliers principaux : le développement des infrastructures et la connectivité (notamment par la fibre optique nationale), la numérisation des services publics via l’e-gouvernement, le renforcement des compétences grâce à la formation et l’inclusion numérique, ainsi que la cybersécurité et la confiance numérique. En parallèle, la stratégie IA vise à créer une académie dédiée pour encourager la recherche, former des talents et stimuler l’innovation locale.
Cette double initiative répond à un double défi : combler le retard du pays en termes de connectivité (Internet couvre seulement 34% de la population) et répondre à une demande croissante d’outils numériques dans la société civile et le secteur privé. La fibre optique permettrait de connecter les grandes villes et zones rurales, facilitant ainsi l’accès aux services bancaires en ligne, à l’éducation numérique, et à la téléSanté.

Impacts attendus
Cette transformation numérique devrait contribuer à la diversification économique du pays, à la création d’emplois dans le secteur de la tech, et à l’amélioration des services publics. Le gouvernement espère également mieux contrôler et lutter contre la corruption via la transparence numérique. La Stratégie IA, quant à elle, a le potentiel d’ouvrir de nouvelles applications dans l’agriculture intelligente, la gestion des ressources naturelles et la santé.
Défis et perspectives
Malgré ces ambitions, les obstacles demeurent : coût d’investissement élevé, nécessité de coordination multisectorielle, défi d’une pénétration internet encore faible, manque de cadres formés, et risques liés à la cybersécurité. Le succès dépendra d’une mise en œuvre rigoureuse et d’un soutien soutenu des partenaires internationaux, mais aussi d’une implication accrue du secteur privé et de la société civile.
Cette initiative place la RDC parmi les pays africains les plus engagés dans la transition numérique, avec un potentiel de croissance considérable et l’objectif stratégique d’une souveraineté technologique à long terme.