Résumé de l’actualité
L’Afrique connaît une avancée significative en matière de participation des femmes à l’emploi formel. Selon un rapport publié en juin 2025 par la Banque africaine de développement (BAD) et ONU Femmes, la proportion de femmes salariées dans le secteur formel a augmenté de 5 % en trois ans, atteignant désormais 38 % en moyenne sur le continent. Cette progression s’accompagne de nouveaux textes de loi favorisant l’égalité professionnelle et la lutte contre les discriminations. Cependant, de nombreux obstacles subsistent.
Contexte et faits saillants
Historiquement, la majorité des femmes africaines travaillent dans le secteur informel (agriculture, commerce de rue, artisanat), souvent sans protection sociale ni droits syndicaux. Depuis 2020, plusieurs pays ont lancé des politiques volontaristes pour promouvoir l’accès des femmes à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’emploi formel.
Progrès enregistrés
- Augmentation du taux d’emploi formel féminin : le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Ghana figurent parmi les pays les plus dynamiques.
- Législation renforcée : la Côte d’Ivoire, le Kenya et la Tunisie ont adopté de nouvelles lois sur l’égalité salariale, la lutte contre le harcèlement et la protection de la maternité.
- Accès au crédit : des banques et des fintechs africaines développent des produits financiers adaptés aux entrepreneures.
Témoignages
Awa Sarr, cadre dans une entreprise technologique à Dakar :
« J’ai pu accéder à un poste de direction grâce à un programme de mentorat. Mais il reste difficile de concilier carrière et vie familiale. »
Fatima El Hadi, entrepreneure marocaine :
« Les mentalités évoluent, mais l’accès au financement reste un défi pour les femmes cheffes d’entreprise. »
Obstacles persistants
- Discriminations à l’embauche et plafonds de verre : les femmes restent sous-représentées dans les postes de direction et les secteurs technologiques.
- Charge des tâches domestiques : selon l’ONU, les femmes africaines consacrent en moyenne 4 heures de plus par jour aux travaux ménagers que les hommes.
- Violences et harcèlement : près de 30 % des femmes déclarent avoir subi des violences sur leur lieu de travail.
Nouvelles lois et initiatives
Plusieurs pays préparent de nouveaux textes pour renforcer l’égalité professionnelle, notamment :
- Quotas de femmes dans les conseils d’administration des entreprises publiques et privées.
- Sanctions accrues contre les employeurs pratiquant la discrimination salariale.
- Programmes de formation en leadership féminin et en compétences numériques.
Des organisations comme l’Union africaine et la BAD soutiennent ces réformes, estimant qu’une plus grande égalité entre hommes et femmes pourrait augmenter le PIB africain de 10 % d’ici 2030.
Analyse et perspectives
La progression des femmes dans l’emploi formel est un signe encourageant pour l’avenir de l’Afrique. Mais pour que cette dynamique se poursuive, il faudra lever les obstacles structurels, investir dans l’éducation des filles, soutenir l’entrepreneuriat féminin et changer les mentalités.
Les prochaines années seront décisives : la réussite des nouvelles lois dépendra de leur application effective et de la mobilisation de la société civile.
