L’année 2025 est marquée par plusieurs élections présidentielles cruciales en Afrique, qui cristallisent les enjeux de gouvernance, de démocratie et d’alternance politique sur le continent. La Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Gabon et la Tanzanie figurent parmi les pays où le scrutin présidentiel pourrait redéfinir le paysage politique national et régional.
Côte d’Ivoire : Un test pour la stabilité
En Côte d’Ivoire, l’élection présidentielle d’octobre 2025 se déroule dans un contexte de tensions persistantes entre les principaux acteurs politiques. Le président sortant, Alassane Ouattara, est confronté à une opposition déterminée, emmenée par des figures historiques comme Henri Konan Bédié (PDCI) et Laurent Gbagbo (PPA-CI). L’enjeu principal réside dans la capacité des différents camps à garantir un scrutin libre, transparent et apaisé, afin d’éviter une nouvelle crise post-électorale comme celle de 2010-2011.
Cameroun : La succession de Paul Biya en question
Au Cameroun, l’incertitude plane autour de la succession du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. À 92 ans, sa capacité à briguer un nouveau mandat suscite des interrogations. L’opposition, fragmentée, peine à s’unir derrière un candidat unique. Les défis sécuritaires, notamment la lutte contre Boko Haram et les tensions dans les régions anglophones, pourraient également influencer le déroulement du scrutin.
Gabon : Consolidation démocratique ou statu quo ?
Au Gabon, l’élection présidentielle de 2025 intervient dans un contexte de transition politique, après le décès d’Omar Bongo en 2009. Son fils, Ali Bongo, a été réélu en 2016 dans des conditions contestées. L’opposition espère capitaliser sur les frustrations sociales et économiques pour obtenir une alternance, mais le parti au pouvoir dispose de ressources considérables.
Tanzanie : Vers une consolidation du pouvoir ?
En Tanzanie, l’élection présidentielle de 2025 pourrait marquer une consolidation du pouvoir par le parti au pouvoir, le CCM, qui domine la vie politique depuis l’indépendance. La présidente Samia Suluhu Hassan, qui a succédé à John Magufuli en 2021, est confrontée à des défis économiques et sociaux importants, mais bénéficie d’une popularité relative. L’opposition, affaiblie par des divisions internes, peine à proposer une alternative crédible.
Enjeux communs
Au-delà des spécificités nationales, ces élections présidentielles partagent des enjeux communs :
- La transparence du processus électoral, avec la nécessité de garantir l’indépendance des commissions électorales, l’accès équitable aux médias et la protection des droits des électeurs.
- La consolidation de l’État de droit, avec le respect des libertés fondamentales, la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance.
- L’inclusion politique, avec la nécessité de favoriser la participation des femmes, des jeunes et des minorités dans les instances de décision.
- La stabilité régionale, avec la prévention des conflits et la promotion du dialogue entre les différents acteurs politiques.
Conclusion
Les élections présidentielles de 2025 en Afrique constituent un test crucial pour la démocratie et la gouvernance sur le continent. Leur déroulement et leurs résultats auront un impact significatif sur la stabilité politique, le développement économique et le progrès social des pays concernés.