L’économie africaine s’apprête à connaître une phase de croissance modérée mais porteuse d’espoirs pour 2025 et 2026. Selon les prévisions des Nations Unies et de la Banque Africaine de Développement, le PIB du continent devrait croître de 3,7 % en 2025 puis atteindre 4 % en 202615. Cette trajectoire positive est soutenue par plusieurs facteurs clés, notamment la reprise progressive des économies majeures, la baisse de l’inflation, l’amélioration des conditions financières mondiales et les efforts d’intégration régionale via la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)136.
Une croissance portée par la diversification et l’intégration régionale
La diversification économique est au cœur des stratégies africaines pour assurer une croissance durable. De nombreux pays s’efforcent de réduire leur dépendance aux matières premières, en développant l’industrie manufacturière, les services et les technologies. Cette diversification permet de mieux résister aux chocs externes, notamment la volatilité des prix des ressources naturelles, qui affecte encore fortement certains États comme le Nigeria ou l’Angola37.
Par ailleurs, la mise en œuvre progressive de la ZLECAf ouvre de nouvelles perspectives pour stimuler les échanges intra-africains, renforcer les chaînes de valeur régionales et attirer les investissements étrangers. L’intégration régionale est ainsi un levier majeur pour dynamiser l’économie africaine et favoriser un développement plus inclusif37.
Des disparités régionales marquées
Les projections de croissance sont contrastées selon les régions et les pays. Les économies d’Afrique de l’Est et de l’Ouest devraient afficher des taux supérieurs à la moyenne, avec des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie prévus à plus de 6 % de croissance entre 2023 et 20253. En revanche, l’Afrique australe et le golfe de Guinée pourraient voir leur croissance ralentir, en partie en raison de la dépendance aux ressources naturelles et des défis structurels persistants.
L’Afrique du Sud et le Nigeria, malgré une légère amélioration, devraient enregistrer des taux de croissance inférieurs à la moyenne régionale, respectivement 1,5 % et 3,2 %, en raison notamment de la crise énergétique et de la volatilité des prix du pétrole.

Principaux moteurs et risques pour la croissance
La baisse de l’inflation, qui devrait passer de 18,6 % en 2024 à environ 12,6 % en 2025-2026, contribue à stabiliser le pouvoir d’achat et à stimuler la consommation privée5. L’assouplissement des conditions financières mondiales facilite également le retour des investissements étrangers, notamment dans les infrastructures et le secteur énergétique36.
Cependant, plusieurs risques persistent. L’endettement public élevé, avec 21 États africains considérés comme surendettés ou à risque élevé, constitue une menace pour la stabilité macroéconomique et la capacité d’investissement35. Les tensions géopolitiques, notamment dans le Sahel, la Corne de l’Afrique et le bassin du lac Tchad, peuvent perturber les chaînes d’approvisionnement et freiner les investissements35. Enfin, les phénomènes climatiques extrêmes liés au changement climatique menacent l’agriculture, secteur vital pour l’emploi et les revenus sur le continent3.
Vers une croissance inclusive et durable
Pour relever ces défis, les pays africains doivent intensifier leurs réformes économiques, renforcer la gouvernance, améliorer la gestion de la dette et accélérer la diversification économique. Le développement des infrastructures, l’innovation technologique, la transition énergétique et la coopération régionale sont des leviers essentiels pour assurer une croissance plus inclusive et durable.