Gaza : un entrepôt du Programme alimentaire mondial pris d’assaut
La bande de Gaza, déjà ravagée par des mois de guerre et de blocus, a connu un nouvel épisode dramatique le 28 mai : un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) a été pillé par des milliers de Palestiniens désespérés, dans la ville de Deir al-Balah. L’événement, marqué par des coups de feu et la mort de deux personnes, illustre l’extrême précarité dans laquelle vivent plus de deux millions d’habitants, confrontés à la faim, à la peur et à l’effondrement des structures d’aide internationale.
Les faits : chaos et désespoir autour de l’aide alimentaire
Selon un communiqué du PAM, l’entrepôt stockait des vivres destinés aux familles les plus vulnérables de la bande de Gaza. Dans la matinée, une foule de plusieurs milliers de personnes s’est massée devant les grilles, exigeant de la nourriture. Face à la pression, les portes ont cédé : les stocks de farine, d’huile, de riz et de conserves ont été emportés en quelques heures.
Des témoins rapportent des scènes de chaos : des familles se bousculant pour un sac de riz, des enfants piétinés, des coups de feu tirés en l’air pour disperser la foule. Deux personnes ont été tuées dans la cohue, et plusieurs autres blessées. Les forces de sécurité du Hamas, débordées, n’ont pas pu rétablir l’ordre.
Un contexte de crise humanitaire sans précédent
Ce pillage intervient dans un contexte d’effondrement total de l’aide humanitaire à Gaza. Depuis la reprise des hostilités en avril, l’accès des convois humanitaires est quasi impossible : points de passage fermés, bombardements, destructions d’infrastructures, insécurité généralisée. Les stocks de nourriture, d’eau potable et de médicaments sont au plus bas.
Selon l’ONU, plus de 80 % de la population dépend désormais de l’aide internationale pour survivre. Les prix des denrées alimentaires ont explosé, les files d’attente devant les boulangeries s’allongent, et les cas de malnutrition aiguë se multiplient, notamment chez les enfants.
Les causes : guerre, blocus et paralysie de l’aide
Plusieurs facteurs expliquent la situation dramatique à Gaza :
- Blocus israélien : Depuis 2007, la bande de Gaza est soumise à un blocus terrestre, maritime et aérien, qui limite l’entrée des biens essentiels et asphyxie l’économie locale.
- Conflit armé : Les bombardements israéliens ont détruit des centaines de bâtiments, dont des hôpitaux, des écoles et des entrepôts humanitaires. Les affrontements entre groupes armés palestiniens et l’armée israélienne rendent toute circulation dangereuse.
- Effondrement des institutions : Les autorités locales, débordées, peinent à assurer la sécurité et la distribution de l’aide. Les ONG internationales réduisent leurs opérations, faute de garanties de sécurité.
- Manque de financement : Les donateurs internationaux, lassés par l’absence de solution politique, réduisent leurs contributions. Le PAM, l’UNRWA et d’autres agences alertent sur le risque de suspension totale de l’aide.
Les conséquences humaines : faim, peur et colère
La population de Gaza vit dans la peur et le manque. Les familles, privées de revenus, vendent leurs biens pour acheter de la nourriture. Les enfants souffrent de malnutrition, d’anémie et de troubles psychologiques. Les femmes enceintes, les personnes âgées et les malades sont les plus vulnérables.
Le pillage de l’entrepôt du PAM est le symptôme d’une société à bout : « Nous n’avons plus rien à perdre », confie un père de famille. « Nous voulons juste nourrir nos enfants. »
Les réactions : indignation et appels à l’action
L’ONU, l’Union européenne et de nombreuses ONG ont condamné le pillage, tout en rappelant que la responsabilité première incombe à la communauté internationale. « Ce drame est le résultat de l’indifférence et de l’inaction », dénonce un responsable du PAM. Les organisations humanitaires appellent à l’ouverture immédiate de corridors sécurisés pour l’acheminement de l’aide.
Israël, de son côté, accuse le Hamas de détourner l’aide humanitaire à des fins militaires. Le mouvement islamiste rejette ces accusations et appelle à la levée du blocus.
Les perspectives : vers une aggravation de la crise ?
Sans changement rapide, la situation à Gaza risque de basculer dans la famine généralisée. Les experts estiment que des milliers de vies sont en danger si l’aide n’est pas rétablie. Les diplomates internationaux tentent de négocier une trêve humanitaire, mais les perspectives restent sombres.
La crise de Gaza interpelle l’ensemble de la communauté internationale : la faim est utilisée comme arme de guerre, et les civils paient le prix fort de l’impasse politique.
Conclusion : Gaza, l’urgence d’une mobilisation mondiale Le pillage de l’entrepôt de l’ONU à Gaza est un cri d’alarme. Il rappelle que, derrière les chiffres et les discours, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Plus que jamais, la solidarité internationale, la diplomatie et la pression sur les parties au conflit sont indispensables pour éviter une catastrophe humanitaire irréversible
