Le dossier nucléaire iranien revient au premier plan de l’actualité internationale en juillet 2025, alors que Téhéran pose une nouvelle condition à la reprise des négociations avec les États-Unis. Après des mois de tensions, de sanctions et d’incidents dans le Golfe, l’Iran exige désormais la levée préalable de certaines sanctions économiques majeures avant toute reprise formelle des discussions sur son programme nucléaire. Cette position, annoncée par le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, place Washington et ses alliés européens face à un dilemme stratégique et relance les débats sur la sécurité régionale au Moyen-Orient.
Un contexte de tensions croissantes
Depuis le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA) en 2018 sous Donald Trump, puis l’échec des tentatives de relance sous Joe Biden, les relations entre Téhéran et Washington n’ont cessé de se détériorer. Les sanctions américaines, renforcées par la pression sur les exportations pétrolières et les transactions financières, ont plongé l’économie iranienne dans la récession, tout en poussant le régime à accélérer l’enrichissement d’uranium au-delà des seuils autorisés.
Les incidents en mer d’Oman, les attaques de drones en Irak et en Syrie, et la multiplication des cyberattaques alimentent un climat de méfiance généralisée, sur fond de rivalités régionales avec Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
La nouvelle donne diplomatique de 2025
Face à l’impasse, l’Iran durcit sa position : aucune négociation directe avec les États-Unis ne pourra reprendre tant que les sanctions sur les exportations pétrolières, les transactions bancaires et les avoirs gelés à l’étranger ne seront pas levées. Téhéran exige également des garanties écrites sur la non-réimposition future de sanctions en cas de changement d’administration américaine, une demande jugée inacceptable par Washington, qui invoque la séparation des pouvoirs et la souveraineté du Congrès.
Cette stratégie vise à obtenir des concessions majeures sans renoncer à la capacité d’enrichissement nucléaire, tout en rassurant l’opinion publique iranienne, lassée des promesses non tenues et des difficultés économiques.
Les enjeux pour la sécurité régionale et mondiale
La question nucléaire iranienne dépasse le cadre bilatéral. Israël, qui considère l’Iran comme une menace existentielle, multiplie les mises en garde et les démonstrations de force, tout en menant des opérations clandestines pour ralentir le programme nucléaire iranien. Les pays du Golfe, eux, redoutent une course aux armements et une déstabilisation de la région en cas d’échec diplomatique.
L’Europe, signataire du JCPOA, tente de jouer les médiateurs, mais se heurte à la fermeté des deux parties. La Russie et la Chine, alliés stratégiques de Téhéran, soutiennent la levée des sanctions et appellent à une solution négociée, tout en cherchant à renforcer leur influence économique et militaire au Moyen-Orient.

Conséquences économiques et énergétiques
La prolongation de la crise nucléaire iranienne a des répercussions sur les marchés pétroliers mondiaux, avec une volatilité accrue des prix et des incertitudes sur l’approvisionnement. Les compagnies pétrolières européennes et asiatiques, soumises aux sanctions secondaires américaines, hésitent à investir en Iran malgré les opportunités offertes par ses vastes réserves.
Pour l’économie iranienne, la levée des sanctions serait un bol d’air, permettant de relancer les exportations, d’attirer des investissements et de stabiliser la monnaie. Mais le maintien de la pression occidentale risque d’accentuer la paupérisation de la population et de renforcer les factions les plus radicales au sein du régime.
Scénarios et perspectives pour la suite
À court terme, la reprise des négociations dépendra de la capacité des deux parties à trouver un compromis sur la séquence des concessions. Une levée partielle des sanctions, en échange d’un gel temporaire de l’enrichissement, pourrait ouvrir la voie à un accord intérimaire, mais la méfiance demeure profonde.
À moyen terme, la question nucléaire iranienne restera un baromètre des rapports de force au Moyen-Orient et un test pour la crédibilité du système multilatéral. L’Afrique, bien que peu impliquée directement, suit de près l’évolution du dossier, en raison de ses liens énergétiques et diplomatiques avec l’Iran et les grandes puissances.