Le Nigéria est identifié comme le pays le plus dangereux au monde pour une femme enceinte ou un jeune enfant en 2025, selon les derniers rapports de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et divers organismes spécialisés. Cette situation alarmante se caractérise par des taux de mortalité maternelle et néonatale parmi les plus élevés, reflétant une crise sanitaire profonde.
Les causes sont multiples et complexes. D’un côté, l’accès inégal et insuffisant à des soins prénataux de qualité ainsi qu’à des accouchements assistés par des professionnels de santé reste l’un des principaux défis. De l’autre, les disparités économiques, l’insécurité sécuritaire dans certaines régions du pays et l’absence d’infrastructures médicales adaptées compliquent encore la prise en charge.
Les régions du nord-est nigérian, affectées depuis plusieurs années par la violence jihadiste et le déplacement massif des populations, enregistrent les pires indicateurs. Dans ces zones, l’accès aux structures de soins est souvent impossible, et les femmes enceintes doivent souvent recourir à des accouchements à domicile dans des conditions non sécurisées.
Les statistiques font état de 512 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, un des pires bilans mondiaux, tandis que la mortalité infantile progresse malheureusement aussi, due aux infections, malnutrition et manque d’assistance néonatale.
Face à cette urgence, le gouvernement nigérian a lancé plusieurs plans d’action en collaboration avec des partenaires internationaux visant à améliorer les infrastructures, former les personnels de santé, et promouvoir l’accès universel aux soins maternels. Cependant, ces initiatives butent régulièrement sur des contraintes budgétaires et un contexte sécuritaire volatile.
Les ONG et agences comme UNICEF aussi se mobilisent pour déployer des programmes d’assistance directe, notamment par la distribution de fournitures médicales, campagnes de sensibilisation et déploiement de cliniques mobiles dans les zones isolées. Par ailleurs, l’éducation des femmes et la réduction des mariages précoces sont reconnues comme des leviers essentiels pour améliorer durablement la santé maternelle.
Ce classement négatif du Nigéria n’est pas seulement une alerte sanitaire locale mais un symbole des défis globaux de la santé reproductive en Afrique subsaharienne, où se concentre la plupart des décès maternels dans le monde.
À terme, les experts soulignent que des progrès significatifs nécessitent un engagement politique fort, une réforme systémique des systèmes de santé, et une coopération internationale soutenue, pour protéger la vie des femmes et garantir leurs droits fondamentaux.