Le Nigéria, première économie d’Afrique, est confronté à une forte poussée inflationniste qui oblige la Banque centrale à durcir sa politique monétaire. Cette décision vise à maîtriser la hausse des prix qui affecte particulièrement les denrées alimentaires et les biens de première nécessité, impactant lourdement le pouvoir d’achat des ménages nigériens.
L’inflation, qui a dépassé en septembre 2025 le seuil de 20%, découle d’une combinaison de facteurs : perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, flambée des cours internationaux des produits de base, agitation sociale et dépréciation de la monnaie locale, le naira. Ces éléments conjugués pèsent sur la stabilité économique et rendent la vie quotidienne de plus en plus difficile pour une large majorité de la population.
En réaction, la Banque centrale du Nigéria (CBN) a relevé de manière significative son taux directeur, une mesure destinée à freiner la demande et à stabiliser les prix. Ce resserrement monétaire, s’il est nécessaire pour contenir l’inflation, risque cependant de freiner la croissance économique fragile déjà ralentie par d’autres chocs extérieurs.
Le gouvernement nigérian soutient cette politique, tout en mettant en place des programmes d’aide sociale pour atténuer l’impact sur les catégories les plus vulnérables. Par ailleurs, il réaffirme ses efforts pour diversifier l’économie, traditionnellement dépendante des revenus pétroliers, et renforcer le secteur agricole afin de réduire la dépendance alimentaire.
L’enjeu pour le Nigéria est de réussir à concilier rigueur économique et croissance inclusive, un équilibre difficile dans un contexte marqué par des défis sociaux, notamment un chômage élevé et des tensions politiques.
Les analystes soulignent également l’importance d’une coordination plus étroite entre les politiques monétaires et budgétaires pour assurer une réponse efficace aux pressions inflationnistes. Parallèlement, le renforcement des mécanismes de contrôle des prix et la lutte contre la spéculation sont des mesures complémentaires nécessaires.
La question monétaire nigériane est également suivie de près par les marchés internationaux et les institutions financières, l’évolution économique du pays ayant un impact significatif sur la région ouest-africaine.
Ainsi, la stratégie adoptée par la CBN en 2025 pourrait constituer un tournant majeur dans la gestion économique du pays, avec des conséquences déterminantes pour sa stabilité et son développement à moyen terme.
