Nigeria – Grève générale dans le pétrole après des licenciements massifs chez Dangote, tensions sur l’économie régionale

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Au Nigeria, la grève des travailleurs du pétrole contre Dangote provoque inquiétude et tensions, pesant sur l’économie et le secteur énergétique d’Afrique de l’Ouest.

Introduction

La plus grande économie d’Afrique se retrouve à nouveau secouée : le 29 septembre 2025, le Nigeria fait face à une grève nationale des travailleurs du pétrole, déclenchée après le licenciement de plus de 800 salariés syndiqués du géant Dangote Oil Refinery. Cette crise intervient alors que le marché de l’énergie africain traverse déjà de profondes incertitudes, transformant ce conflit en enjeu régional majeur.

Les raisons de la grève : licenciements, syndicalisation et tensions sociales

Au cœur de la crise, une décision radicale de Dangote – premier complexe de raffinage du continent – qui, selon le syndicat PENGASSAN, aurait mis à pied plus de 800 travailleurs pour leur volonté d’adhérer à une organisation syndicale. Dangote dément, évoquant une réorganisation face à des « actes de sabotage ». Mais ce constat ne convainc ni les salariés ni l’opinion publique, qui dénoncent la répression syndicale et la précarité croissante du statut des travailleurs de l’énergie.

Conséquences sur le secteur pétrolier et sur l’économie nigériane

La grève a eu des répercussions immédiates : fermeture temporaire du régulateur national du pétrole, arrêt des livraisons de gaz et de brut au complexe de Dangote, blocage de certains terminaux et menace de pénurie sur le carburant en Afrique de l’Ouest. Les principaux organismes du secteur, comme NNPC et NUPRC, ont arrêté leurs activités à Lagos et Abuja. Si le gouvernement tente de rassurer sur l’impact à court terme (« 30 jours de stock »), les analystes avertissent qu’une crise prolongée pourrait gravement perturber l’approvisionnement local et régional.

Un symbole pour la lutte syndicale en Afrique

Pour les syndicats, cette grève sonne comme un test historique : PENGASSAN et la NLC insistent sur le caractère constitutionnel du droit de se syndiquer, appuyés par des conventions internationales. Le bras de fer pourrait servir de précédent dans d’autres pays africains, où des enjeux similaires couvent dans l’ombre des multinationales, entre intérêts nationaux et stratégies de rentabilité.

La réponse du gouvernement et des parties prenantes

Une médiation gouvernementale a été initiée mais n’a pas permis d’éviter l’arrêt du travail, le syndicat exigeant la réintégration immédiate de tous les employés et des excuses officielles de la direction. La direction de Dangote, quant à elle, parle d’acte de sabotage et refuse de céder sous la pression. L’intervention du ministère du Travail n’a pas permis d’apaiser le climat, alors que de nouvelles grèves pourraient gagner d’autres secteurs stratégiques, menaçant la stabilité du pays.

Risques pour la sous-région, enjeux énergétiques et stratégiques

Au-delà du Nigeria, les risques pèsent sur les voisins : le raffinage de Dangote alimente une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, et tout arrêt prolongé aura des effets sur les prix, la mobilité et l’activité industrielle régionale. L’affaire révèle la dépendance extrême au secteur pétrolier et le manque de diversification économique dans une zone pourtant riche en ressources naturelles mais vulnérable aux chocs sociaux et politiques.

Conclusion

L’affaire Dangote-PENGASSAN est le reflet d’une Afrique en mutation, où la puissance économique se heurte désormais à la volonté de « mieux-être » social et à l’affirmation des droits. Si le bras de fer n’est pas réglé rapidement, la crise pourrait fragiliser durablement l’économie ouest-africaine tout en ouvrant la voie à une redéfinition des rapports entre capital et travail.

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