Le Nord-Est du Nigeria a de nouveau été frappé ce week-end par une série d’attaques attribuées au groupe jihadiste Boko Haram. Plusieurs villages des États de Borno et Yobe ont été pris pour cible, provoquant la fuite de centaines de familles et un regain de tension dans une région déjà marquée par plus d’une décennie de violences.
Des attaques coordonnées et meurtrières
Selon les autorités locales et les témoignages recueillis par Africanova, les assaillants ont incendié des habitations, pillé des marchés et tué au moins 15 personnes, dont des femmes et des enfants. Les survivants évoquent des scènes de panique et une fuite précipitée vers des camps de déplacés déjà saturés. Les écoles et les centres de santé ont également été visés, aggravant la crise humanitaire.
Une riposte militaire sous pression
L’armée nigériane a annoncé avoir lancé une contre-offensive dans la région, affirmant avoir « neutralisé » plusieurs combattants de Boko Haram. Des renforts ont été dépêchés et des opérations de ratissage sont en cours. Mais la population exprime un sentiment d’abandon : « L’armée arrive souvent trop tard, et nous vivons dans la peur permanente », confie un chef de village réfugié à Maiduguri.

Un bilan humanitaire alarmant
Selon l’ONU, plus de 2 millions de personnes sont déplacées dans le Nord-Est du Nigeria à cause du conflit. L’accès à l’aide humanitaire reste difficile, et les ONG alertent sur le risque de famine, de malnutrition et de propagation de maladies. Les enfants, en particulier, paient un lourd tribut à cette insécurité chronique.
Un défi pour le nouveau pouvoir
Le président Bola Tinubu, en poste depuis un an, avait fait de la sécurité une priorité. Mais la persistance des attaques de Boko Haram et la fragmentation des groupes armés compliquent la tâche du gouvernement. La communauté internationale, notamment l’Union africaine et l’ONU, appelle à une réponse coordonnée, combinant action militaire, dialogue communautaire et soutien humanitaire.