Une reprise des hostilités préoccupante
La province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, connaît une dangereuse recrudescence des combats entre forces gouvernementales et groupes armés insurgés. Après une période de relative accalmie, les violences ont repris avec une intensité accrue, provoquant une nouvelle vague d’exactions contre la population civile et aggravant une crise humanitaire déjà grave.
Un conflit longtemps sous-estimé
Depuis 2017, Cabo Delgado est le théâtre d’insurrections liées à des groupes djihadistes affiliés à l’État islamique. Initialement considérés comme des mouvements marginaux, ces groupes se sont rapidement structurés, multipliant attentats, enlèvements et pillages. La région est également convoitée pour ses ressources naturelles, notamment le gaz naturel, ce qui complexifie davantage le conflit.
Impact sur les populations civiles
Les combats ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes. Les civils, pris en tenaille entre les combats, subissent violences, famines et accès réduit aux soins. Les infrastructures de base ont été détruites ou abandonnées, plongeant la région dans une crise humanitaire critique.
Réaction du gouvernement et soutien international
Le gouvernement mozambicain, doté de forces armées renforcées, mène des opérations militaires avec l’appui de partenaires internationaux comme le Rwanda et des mercenaires privés. Malgré ces soutiens, les progrès restent limités face à une guérilla bien implantée. Les agences humanitaires appellent à un déploiement accru d’aide humanitaire et à une protection renforcée des populations.

Complexité politique et sociale
Le conflit reflète aussi des tensions sociales profondes liées à la marginalisation économique et à des revendications identitaires. La montée des groupes armés d’inspiration extrémiste s’explique en partie par un contexte d’exclusion socio-économique et de faiblesse des institutions locales.
Enjeux régionaux
La crise à Cabo Delgado n’est pas isolée. Elle constitue un foyer potentiellement déstabilisateur pour l’ensemble du sud-est africain, avec des risques de contagion à d’autres zones fragiles. La communauté régionale et internationale doit donc conjuguer actions militaires et stratégies de développement intégrées.
Appel à une solution globale
Les experts soulignent que seule une approche multidimensionnelle, mêlant rétablissement de la sécurité, développement économique et inclusion sociale, pourra apporter une paix durable. La montée en puissance d’initiatives locales, ainsi que la coordination accrue entre acteurs internationaux, restent des facteurs clés.