Introduction
Le 29 mai 2025, le parquet mexicain a confirmé l’assassinat de cinq musiciens dans l’État de Guerrero, un drame qui illustre une fois de plus la violence endémique qui frappe le Mexique, en particulier les artistes et les acteurs culturels. Ce crime, attribué à des narcotrafiquants, a bouleversé la scène musicale locale et relancé le débat sur la protection des civils face à la criminalité organisée. Retour sur une affaire symptomatique des défis sécuritaires et sociaux du pays.
Les faits : une embuscade mortelle
Les cinq musiciens, membres du groupe régional « Los Caminantes de la Costa », se rendaient à un mariage dans la municipalité de Coyuca de Benítez lorsqu’ils ont été interceptés par des hommes armés. Selon les autorités, les victimes ont été enlevées, torturées puis exécutées, leurs corps retrouvés le lendemain dans une zone isolée. Le parquet a rapidement établi un lien avec les cartels locaux, qui se disputent le contrôle du trafic de drogue et de la collecte d’extorsions dans la région.
Contexte : la violence contre les artistes au Mexique
Le Mexique est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les artistes, journalistes et militants. Depuis le début des années 2000, des dizaines de chanteurs, compositeurs et groupes régionaux ont été la cible de menaces, d’enlèvements ou d’assassinats, souvent pour avoir refusé de se produire lors d’événements liés au crime organisé ou pour avoir dénoncé la violence dans leurs chansons.
Les cartels utilisent la musique, notamment les « narcocorridos », comme outil de propagande et n’hésitent pas à éliminer ceux qui leur résistent ou qui sont perçus comme proches de groupes rivaux.
Réactions et mobilisation
- Scène musicale : De nombreux artistes mexicains ont exprimé leur indignation et leur solidarité avec les familles des victimes. Des concerts-hommages et des campagnes sur les réseaux sociaux ont été lancés pour réclamer justice et protection.
- Autorités : Le gouvernement fédéral a promis une enquête approfondie et le déploiement de forces de sécurité supplémentaires dans la région. Mais la population reste sceptique, les taux d’impunité dépassant souvent 90 % dans ce type d’affaires.
- Société civile : Les ONG dénoncent l’inaction des autorités et la banalisation de la violence contre les civils, appelant à des réformes structurelles et à une meilleure protection des artistes.

Les enjeux de la lutte contre la criminalité organisée
L’assassinat des musiciens met en lumière l’incapacité de l’État à garantir la sécurité dans de vastes zones du pays, où les cartels font régner la terreur. La collusion entre certains responsables locaux et les groupes criminels complique la tâche des enquêteurs et alimente la défiance envers les institutions.
Le secteur culturel, pourtant vital pour l’identité et la cohésion sociale, est particulièrement vulnérable. Beaucoup d’artistes vivent sous la menace ou choisissent l’exil, privant le pays de sa diversité et de sa créativité.
Conséquences et perspectives
Ce drame relance le débat sur la stratégie de sécurité au Mexique. Faut-il militariser davantage la lutte contre les cartels ou privilégier une approche basée sur la prévention, l’éducation et le développement local ? Les familles des victimes réclament des mesures concrètes et une justice exemplaire pour que de tels crimes ne restent pas impunis.
Conclusion
L’assassinat de cinq musiciens par des narcotrafiquants rappelle la gravité de la crise sécuritaire au Mexique et la nécessité d’une mobilisation nationale pour protéger les artistes et les citoyens. Au-delà de l’émotion, il s’agit d’un test pour la capacité des institutions à restaurer la confiance et à garantir la liberté d’expression et de création.