L’Organisation des Nations unies a récemment salué l’accord historique conclu entre le Royaume-Uni et l’île Maurice concernant la souveraineté des îles Chagos, un archipel stratégique de l’océan Indien longtemps au cœur d’un contentieux international. Cet accord marque une étape importante dans la résolution d’un litige vieux de plusieurs décennies, et ouvre la voie à une nouvelle ère de coopération régionale et de justice pour les populations déplacées.
Un litige colonial aux répercussions durables
Les îles Chagos, arrachées à Maurice par le Royaume-Uni en 1965, ont été transformées en base militaire américaine sur l’île principale de Diego Garcia, entraînant l’expulsion forcée de plus de 1 500 Chagossiens. Depuis, Maurice n’a cessé de revendiquer la souveraineté de l’archipel, soutenue par de nombreuses résolutions de l’ONU et un avis consultatif de la Cour internationale de Justice en 2019, qui a jugé illégale la séparation des Chagos de Maurice.
La question des Chagos est devenue emblématique des luttes postcoloniales pour la restitution des territoires et la reconnaissance des droits des peuples déplacés. L’accord annoncé en mai 2025 prévoit un calendrier de rétrocession progressive, tout en garantissant la poursuite des activités militaires stratégiques sur Diego Garcia dans le cadre d’un partenariat renouvelé.
Une victoire diplomatique pour l’Afrique et l’océan Indien
La reconnaissance par l’ONU de cet accord est saluée comme une victoire diplomatique majeure pour Maurice et, plus largement, pour l’Afrique et les petits États insulaires. Elle confirme la validité du droit international face aux héritages coloniaux et ouvre la voie à des réparations symboliques et matérielles pour les descendants des Chagossiens.
Pour Maurice, la restitution des Chagos est aussi un enjeu économique et environnemental : l’archipel abrite une biodiversité exceptionnelle et offre des perspectives de développement dans la pêche, le tourisme et la recherche scientifique.
Les défis de la réinstallation et de la mémoire
Le retour des Chagossiens sur leurs terres ancestrales reste une question sensible. Plusieurs générations ont grandi en exil, principalement à Maurice, aux Seychelles et au Royaume-Uni. Le gouvernement mauricien s’est engagé à mettre en place des programmes de réinstallation, de soutien social et de préservation de la mémoire collective.

Des ONG locales et internationales appellent à une démarche inclusive, respectueuse des droits humains et attentive aux besoins des communautés déplacées. La réussite de la réinstallation dépendra de la capacité des autorités à garantir l’accès aux services de base, à l’éducation et à l’emploi.
Un modèle pour d’autres litiges postcoloniaux ?
La résolution du dossier des Chagos pourrait servir de modèle pour d’autres contentieux liés à la décolonisation en Afrique et dans le monde. Elle rappelle l’importance du dialogue, de la médiation internationale et du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Conclusion
L’accord sur les îles Chagos, salué par l’ONU, est une avancée majeure pour la justice historique et la souveraineté africaine. Il ouvre la voie à une réconciliation durable et à un développement partagé, tout en rappelant la nécessité de réparer les injustices du passé.