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Maroc – La sécheresse historique menace la récolte céréalière, le gouvernement sous pression

par Africanova
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Une sécheresse sans précédent frappe le Maroc

Le Maroc fait face en 2025 à l’une des pires sécheresses de son histoire récente. Les précipitations, déjà faibles les années précédentes, ont atteint un niveau historiquement bas cet hiver et ce printemps, mettant en péril la campagne agricole et, en particulier, la récolte céréalière. Les images de champs desséchés dans les plaines du Gharb, du Haouz et du Souss symbolisent l’ampleur de la crise.

Des récoltes céréalières en chute libre

Selon le ministère de l’Agriculture, la production de blé, d’orge et de maïs pourrait chuter de plus de 40 % par rapport à la moyenne des dix dernières années. Les agriculteurs, déjà fragilisés par la hausse du coût des intrants et la concurrence internationale, redoutent une année blanche. Les marchés ruraux sont moroses, et de nombreux exploitants envisagent de vendre leur bétail pour survivre.

La sécheresse touche aussi les cultures maraîchères et l’arboriculture, mettant en danger la sécurité alimentaire du pays et la stabilité des revenus agricoles. Les coopératives agricoles tirent la sonnette d’alarme : « Si rien n’est fait, c’est toute la filière qui risque de s’effondrer. »

Le gouvernement sous pression

Face à la gravité de la situation, le gouvernement marocain est sous pression. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a annoncé un plan d’urgence de 10 milliards de dirhams pour soutenir les agriculteurs : aides directes, distribution de fourrage subventionné, report des crédits agricoles, et mobilisation de camions-citernes pour l’approvisionnement en eau.

Mais ces mesures sont jugées insuffisantes par de nombreux acteurs du secteur. Les syndicats agricoles réclament une réforme profonde de la politique de l’eau, une accélération des projets de dessalement et une meilleure gestion des barrages. Les ONG environnementales, elles, alertent sur la surexploitation des nappes phréatiques et la nécessité d’adopter des cultures plus résilientes au changement climatique.

Des conséquences sociales et économiques majeures

La sécheresse a déjà des répercussions sur les prix des denrées alimentaires, qui flambent sur les marchés urbains. Le pain, aliment de base, devient plus cher, suscitant l’inquiétude des ménages modestes. Les tensions sociales montent dans certaines régions rurales, où des manifestations ont éclaté pour réclamer l’accès à l’eau potable et des aides d’urgence.

Le secteur agricole, qui emploie près de 40 % de la population active marocaine, risque de perdre des milliers d’emplois saisonniers. Le gouvernement redoute une aggravation de l’exode rural vers les grandes villes, déjà confrontées à des problèmes de chômage et de logement.

L’enjeu de la gestion de l’eau au Maroc

La crise actuelle met en lumière les limites du modèle agricole marocain, fondé sur l’irrigation intensive et la monoculture céréalière. Les experts appellent à une diversification des cultures, à la généralisation des techniques d’irrigation goutte-à-goutte et à la modernisation des infrastructures hydrauliques.

Le Maroc, pionnier en matière de barrages et de grands travaux hydrauliques, doit désormais miser sur l’innovation : dessalement de l’eau de mer, réutilisation des eaux usées, promotion de l’agroécologie. La coopération internationale, notamment avec l’Union européenne et les pays du Golfe, sera cruciale pour financer ces transitions.

Perspectives et solutions pour l’avenir

  • Diversification agricole : encourager les cultures résistantes à la sécheresse (olivier, cactus, arganier).
  • Transition hydrique : accélérer les projets de dessalement à Agadir, Casablanca et Tanger.
  • Réforme foncière : soutenir les petites exploitations et lutter contre la spéculation sur les terres agricoles.
  • Éducation et sensibilisation : former les agriculteurs aux techniques d’économie d’eau et à l’adaptation climatique.

Conclusion : Un test pour la résilience du Maroc

La sécheresse de 2025 est un test grandeur nature pour la résilience du Maroc face au changement climatique. La capacité du pays à protéger ses agriculteurs, à garantir la sécurité alimentaire et à innover dans la gestion de l’eau sera déterminante pour sa stabilité économique et sociale.

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