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Maroc : Alerte sécheresse à Marrakech, le gouvernement déclenche un plan d’urgence hydrique

par Africanova
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Un seuil critique atteint dans la région de Marrakech

Marrakech et sa région font face à une situation de sécheresse inédite depuis une décennie. Selon le ministère de l’Equipement et de l’Eau, les réserves souterraines et les principaux barrages du bassin Tensift atteignent des niveaux historiquement bas : moins de 27 % de leur capacité annuelle. Ce déficit s’explique par une succession d’années à pluviométrie exceptionnellement réduite, aggravée par l’augmentation de la demande urbaine, le tourisme massif et l’irrigation agricole intensive.

Au cours des dernières semaines, des alertes ont été lancées par les comités locaux ; plusieurs villages du Haouz subissent déjà des coupures d’eau quotidiennes, et les agriculteurs, privés d’irrigation, craignent des pertes de récolte majeures.

Déploiement du plan d’urgence hydrique et mesures coercitives

Face à l’aggravation de la situation, le gouvernement a activé un vaste plan d’urgence :

  • Répartition rationnée : limition quotidienne de la distribution dans les quartiers périphériques ;
  • Fermeture temporaire de certaines piscines privées et jardins ornementaux ;
  • Suspension d’activités polluantes et gourmandes en eau dans l’industrie non essentielle ;
  • Campagne de sensibilisation sur l’économie d’eau via médias locaux et imams lors du prêche du vendredi.

Des patrouilles municipales contrôlent désormais l’usage abusif de l’eau (lavage de voitures, arrosage en journée), sous peine d’amendes. Les écoles sont mobilisées pour l’éducation à la gestion durable de la ressource.

Conséquences sociales et économiques

L’hôtellerie et le tourisme, piliers de Marrakech, anticipent déjà une baisse de fréquentation estivale. Les syndicats agricoles tirent la sonnette d’alarme sur la vulnérabilité croissante des petits exploitants. Des coopératives s’organisent pour mutualiser l’accès aux forages existants, mais la grogne monte face à la concurrence accrue autour de chaque puits.

En ville, la tension grandit dans les quartiers les plus pauvres, où la précarité hydrique se double parfois de coupures d’électricité et de flambée des prix des bouteilles. Le wali de la région a promis un suivi hebdomadaire et le déblocage de fonds d’urgence aux populations les plus touchées.

La gestion de l’eau, enjeu structurel et politique

À moyen terme, Rabat mise sur plusieurs solutions durables : accélération des projets de dessalement de l’eau de mer, modernisation du réseau de distribution, réduction des fuites et promotion des cultures économes en eau dans l’agriculture vivrière. Le ministère de l’Environnement insiste aussi sur la nécessité de préparer la société à vivre avec moins d’eau, via la régulation foncière, l’éducation et une fiscalité verte incitative.

La situation de Marrakech s’inscrit dans une tendance observée sur tout le Maghreb, où l’accès à l’eau pourrait devenir l’une des grandes premières causes de contestation sociale d’ici 2035.

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