À l’approche de la Coupe du Monde de football 2030, que le Maroc co-organisera avec des partenaires africains et internationaux, le royaume engage un chantier colossal dans le secteur des infrastructures aéroportuaires. Avec un investissement estimé à 4,2 milliards de dollars, les autorités marocaines visent à étendre et moderniser plusieurs aéroports stratégiques, notamment à Casablanca, Marrakech, Tanger et Agadir. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une volonté plus large d’affirmer le Maroc comme un hub aérien majeur entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient, tout en stimulant le tourisme, l’économie et la connectivité régionale.
Un plan d’agrandissement aux multiples facettes
Les travaux, qui ont débuté en 2025, visent à doubler la capacité actuelle d’accueil des passagers, passant d’environ 38 millions à 80 millions annuellement. Parmi les initiatives principales figurent l’agrandissement des terminaux, la modernisation des pistes, la mise en place de systèmes de gestion du trafic avancés, et le renforcement des dispositifs de sécurité.
Le gouvernement mise aussi sur la digitalisation des services, l’amélioration du confort des passagers et la fluidité des opérations, avec un accent particulier sur les liaisons rapides entre les aéroports et les villes hôtes de la Coupe du Monde.
Impact économique et social du projet
Outre la préparation à l’événement sportif mondial, ces infrastructures doivent porter la croissance économique du pays à long terme. Le secteur aérien, point d’entrée clé pour des millions de touristes, participe directement à la création d’emplois, à la hausse des recettes touristiques et à l’essor de secteurs connexes tels que l’hôtellerie et les services.
Les retombées attendues concernent notamment le développement régional, avec un désenclavement des territoires périphériques par des aéroports secondaires. Cela participera à l’équilibre territorial et à la réduction des inégalités.

Défis environnementaux et sociétaux à relever
Les ONG environnementales alertent sur les risques liés à la croissance rapide des infrastructures aéroportuaires, notamment en termes d’empreinte carbone, de pollution et d’impact sur les écosystèmes. Le Maroc s’efforce cependant de respecter des normes strictes de durabilité, comme la réduction des émissions, l’emploi de matériaux recyclés et la gestion responsable des ressources.
Sur le plan social, certains habitants redoutent un appel d’air spéculatif autour des zones aéroportuaires, pouvant engendrer des tensions foncières et des risques de gentrification.
Perspectives d’avenir
La réussite de cette transformation repose sur la gestion efficace du calendrier, la qualité des partenariats public-privé, et la capacité à inscrire ces infrastructures dans la durée. La Coupe du Monde 2030 constitue une formidable opportunité, mais le défi est aussi d’éviter les « éléphants blancs » en assurant l’exploitation pérenne des sites.
Le Maroc ambitionne ainsi de consolider son rôle de leader aérien en Afrique, tout en contribuant au rayonnement culturel et touristique de la région.