Introduction
La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso a profondément modifié les équilibres géopolitiques dans la région sahélienne. L’Algérie, puissance voisine et acteur historique de la médiation régionale, s’inquiète des conséquences de cette nouvelle alliance militaire et politique. Entre rivalités, enjeux sécuritaires et luttes d’influence, la tension monte autour du devenir du Sahel. Décryptage d’une recomposition régionale aux multiples conséquences.
I. L’Alliance des États du Sahel : une nouvelle donne régionale
1.1. Objectifs et ambitions
Créée en 2023, l’AES vise à mutualiser les efforts militaires, sécuritaires et diplomatiques des trois pays face à la menace jihadiste et à la pression internationale. Elle marque une volonté d’autonomie stratégique, en rupture avec les anciennes alliances, notamment avec la France et la CEDEAO.
1.2. Réactions de l’Algérie
L’Algérie, qui partage de longues frontières avec le Mali et le Niger, voit d’un mauvais œil cette alliance qu’elle considère comme une source potentielle d’instabilité. Alger craint une montée des tensions et une perte d’influence dans la gestion des crises régionales.
II. Les enjeux sécuritaires et politiques
2.1. Lutte contre le terrorisme
La mutualisation des moyens militaires vise à renforcer la lutte contre les groupes jihadistes, mais la coordination reste difficile face à la diversité des acteurs et à la complexité du terrain.
2.2. Rivalités d’influence
L’AES cherche à s’affirmer face à la CEDEAO et à l’Union africaine, tout en composant avec les intérêts de puissances extérieures comme la Russie, la Turquie ou la Chine. L’Algérie tente de préserver son rôle de médiateur et d’éviter un isolement diplomatique.
III. Les conséquences pour la stabilité régionale
3.1. Risques de fragmentation
La multiplication des alliances et des rivalités pourrait accentuer la fragmentation du Sahel, au détriment de la coopération régionale et de la lutte contre l’insécurité.
3.2. Les populations au cœur des enjeux
Les populations sahéliennes, premières victimes des conflits, attendent des réponses concrètes en matière de sécurité, de développement et de gouvernance.
Conclusion
Les tensions autour de l’Alliance des États du Sahel illustrent la recomposition des rapports de force dans la région. Pour éviter une escalade, le dialogue et la coopération régionale restent indispensables. L’avenir du Sahel dépendra de la capacité des acteurs à dépasser les rivalités pour construire une paix durable.
