Le Mali s’enfonce dans une transition politique interminable depuis le coup d’État d’août 2020, avec des élections initialement prévues pour 2024 reportées à 2025. Alors que les autorités de transition promettent un retour à l’ordre constitutionnel, l’absence de calendrier électoral précis et les défis sécuritaires alimentent un climat de défiance généralisée.
Un processus électoral enlisé
- Report successif des élections : Initialement fixée à 18 mois, la transition a été prolongée à plusieurs reprises, notamment en raison de l’instabilité sécuritaire et des retards dans l’adoption de la nouvelle Constitution (juin 2023)17.
- Nouvelle Constitution controversée : Le texte, censé poser les bases d’une « refondation institutionnelle », est critiqué pour sa concentration des pouvoirs présidentiels et son manque de consultation inclusive15.
- Silence des autorités : Lors de son discours du 31 décembre 2024, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, n’a mentionné aucune date concrète pour les élections, suscitant l’inquiétude des partis politiques et de la société civile35.

Enjeux clés pour 2025
- Sécurisation des scrutins : Les régions du Nord et du Centre, sous la menace des groupes armés, posent un défi majeur pour l’organisation d’élections libres. Les Forces armées maliennes (FAMa) et les partenaires internationaux devront garantir la sécurité des bureaux de vote17.
- Inclusivité politique : Les partis d’opposition, dont le M5-RFP et l’ADEMA-PASJ, exigent un dialogue national pour définir un calendrier consensuel. Ils dénoncent des réformes unilatérales et l’absence de représentativité dans les instances de transition57.
- Crise socio-économique : Les coupures d’électricité chroniques, l’inflation et les inondations dévastatrices de 2024 exacerbent le mécontentement populaire, risquant de détourner l’attention des priorités électorales3.
Pression internationale et défis régionaux
La CEDEAO, déjà affaiblie par les crises au Burkina Faso et au Niger, évite de sanctionner Bamako tout en appelant à une « transition rapide et inclusive ». Les Nations unies maintiennent une présence technique, mais leur influence reste limitée face à la montée des souverainismes locaux15.