Introduction
Madagascar traverse une sécheresse sans précédent. Depuis le début de l’année 2025, les régions du sud connaissent une absence quasi-totale de pluies, provoquant une crise écologique et humanitaire dramatique. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 2 millions de personnes sont désormais en insécurité alimentaire grave. L’île paye le prix des aléas climatiques extrêmes, aggravés par une déforestation massive et des politiques environnementales encore insuffisantes.
Une sécheresse record
Les régions de l’Androy et de l’Anosy, déjà connues pour leur vulnérabilité climatique, subissent cette année des niveaux de pluviométrie inférieurs de 70% à la normale. Les rivières sont à sec, les récoltes détruites, le bétail meurt par centaines de milliers. «En cinquante ans, nous n’avons jamais vu cela», témoigne un paysan d’Amboasary. Les scientifiques estiment que Madagascar subit l’un des épisodes de sécheresse les plus graves de son histoire moderne.
Des conséquences humaines terribles
Dans le «Grand Sud malgache», la famine guette. Les ONG décrivent des familles vivant de racines sauvages, de feuilles et de nourriture de survie. Les enfants sont les plus touchés : le taux de malnutrition aiguë atteint 30% chez les moins de cinq ans, un seuil jugé «catastrophique» par l’OMS. Les hôpitaux de la région sont saturés. Pour le PAM, «il s’agit de la première famine provoquée directement par le changement climatique».
Un environnement fragilisé
Au-delà de la sécheresse ponctuelle, Madagascar souffre d’une fragilité structurelle. La déforestation massive, due à la coupe de bois pour le charbon et à l’agriculture sur brûlis, réduit la capacité de l’île à réguler ses sols et ses pluies. Près de 90% des forêts primaires ont disparu, aggravant l’érosion et désertifiant de larges zones. Le réchauffement climatique global accélère ce processus.

Réponse locale et internationale
Le gouvernement malgache a lancé un appel à l’aide internationale, demandant 500 millions de dollars pour financer des programmes d’urgence et de résilience. Des convois humanitaires ont commencé à livrer vivres et eau, mais leur distribution reste compliquée par l’état des routes et l’insécurité. Les ONG réclament par ailleurs une stratégie de long terme, combinant reforestation, investissements agricoles durables et énergies alternatives pour réduire la dépendance au charbon.
Conclusion
Madagascar vit une catastrophe écologique qui illustre de façon dramatique la vulnérabilité des pays du Sud face au dérèglement climatique. La famine en cours n’est pas seulement une tragédie humanitaire : c’est aussi un avertissement mondial sur les conséquences directes et meurtrières du réchauffement.