À Madagascar, la situation des vendeurs de rue sur l’avenue de l’Indépendance à Antananarivo illustre les tensions persistantes entre autorités municipales et acteurs économiques informels. Après une expulsion massive en avril 2025, ces commerçants ont commencé à revenir progressivement sur cet axe majeur de la capitale, soulevant des questions sur la gestion urbaine, les droits économiques et la lutte contre la pauvreté.
Les vendeurs de rue jouent un rôle essentiel dans l’économie informelle malgache, fournissant des biens et services accessibles à une large part de la population, notamment aux plus démunis. Leur activité contribue également à la subsistance de milliers de familles, dans un pays où le chômage et la précarité restent élevés.
Cependant, les autorités municipales justifient les expulsions par la nécessité d’améliorer la circulation, l’hygiène et la sécurité dans le centre-ville. L’avenue de l’Indépendance, lieu symbolique et touristique, est au cœur de projets de réaménagement urbain visant à moderniser la capitale et à attirer davantage d’investissements.
Le retour progressif des vendeurs, malgré les interdictions, reflète la difficulté à concilier développement urbain et inclusion sociale. Ces commerçants dénoncent un manque de solutions alternatives et réclament un dialogue avec les autorités pour trouver des espaces adaptés à leur activité.
Cette situation met en lumière les défis de la gouvernance urbaine à Madagascar, où les politiques publiques doivent intégrer les réalités socio-économiques des populations vulnérables. Des initiatives locales, associatives et internationales tentent d’accompagner ces acteurs informels vers une meilleure organisation et une formalisation progressive.

Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 a accentué les difficultés économiques, renforçant la dépendance à l’économie informelle. La reprise économique passe donc par une reconnaissance et un soutien accrus à ces petits entrepreneurs.
Les experts soulignent l’importance d’une approche inclusive, combinant réformes urbaines, création d’emplois et protection sociale. Le dialogue entre autorités, commerçants et société civile est crucial pour éviter les conflits et construire une ville durable et équitable.
En conclusion, le retour des vendeurs de rue sur l’avenue de l’Indépendance à Antananarivo est un signe des tensions entre modernisation urbaine et besoins économiques. Trouver un équilibre entre ces enjeux est un défi majeur pour Madagascar, qui conditionne la stabilité sociale et le développement futur de sa capitale.