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L’Union africaine réintègre le Gabon

par Africanova
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L’Union africaine (UA) a officiellement levé, ce 30 avril 2025, les sanctions qui frappaient le Gabon depuis le coup d’État militaire d’août 2023, marquant ainsi la fin de près de deux années d’isolement institutionnel pour ce pays d’Afrique centrale. Cette décision, prise à l’issue d’un sommet extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité de l’UA à Addis-Abeba, ouvre une nouvelle phase dans la normalisation des relations entre Libreville et ses partenaires africains et internationaux.

Le retour du Gabon au sein des instances de l’UA intervient après une période de transition politique marquée par la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce dernier, arrivé au pouvoir à la faveur d’un putsch qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, a multiplié les gestes d’ouverture, promettant un retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections libres et transparentes avant la fin de l’année 2025.

La levée des sanctions a été saluée par de nombreux États membres de l’UA, qui voient dans cette décision un encouragement aux efforts de dialogue national et de réconciliation engagés par les autorités gabonaises. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a souligné dans un communiqué « l’importance de la stabilité du Gabon pour l’ensemble de la région d’Afrique centrale » et a appelé « l’ensemble des parties prenantes à poursuivre leurs efforts en faveur d’une transition pacifique et inclusive ».

Sur le plan économique, la réintégration du Gabon devrait permettre la reprise des financements internationaux, notamment ceux de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale, suspendus depuis le coup d’État. Les opérateurs économiques gabonais espèrent également un retour à la normale des échanges commerciaux et des investissements étrangers, fortement affectés par l’instabilité politique et l’isolement diplomatique.

La société civile gabonaise, qui s’est largement mobilisée pour réclamer des garanties sur la tenue d’élections crédibles, reste toutefois vigilante. Plusieurs organisations, dont le Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG), appellent à la mise en place d’un mécanisme indépendant de suivi du processus électoral et à la garantie de la liberté d’expression et de la presse.

Le cas du Gabon s’inscrit dans une tendance plus large de l’UA à privilégier le dialogue et l’accompagnement des transitions politiques, plutôt que l’isolement systématique des régimes issus de coups d’État. Cette approche pragmatique, critiquée par certains comme une forme de « réalisme politique », vise à éviter la marginalisation durable de pays stratégiques pour la stabilité régionale.

La réintégration du Gabon pourrait également servir de modèle pour d’autres pays de la région confrontés à des transitions politiques délicates, comme le Tchad ou la Guinée. Elle envoie un signal fort sur la capacité de l’UA à jouer un rôle de médiateur et de garant de la stabilité africaine, tout en rappelant l’importance du respect des principes démocratiques et de l’État de droit.

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