Une corrélation étroite entre instabilité et mauvaise gouvernance
L’instabilité politique et sécuritaire qui affecte plusieurs pays africains trouve souvent ses racines dans des problèmes de gouvernance. L’Union africaine (UA) reconnaît que la mauvaise gestion des ressources, les violations des droits humains, la marginalisation politique et les processus électoraux contestés alimentent les crises. Des exemples récents au Burundi, en République démocratique du Congo ou au Darfour illustrent ces dynamiques.
Deux architectures pour deux priorités complémentaires
Au sein de l’UA, deux structures principales abordent ces enjeux : l’Architecture africaine de gouvernance (AAG) et l’Architecture africaine de paix et de sécurité (AAPS). L’AAG se concentre sur la promotion de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et de la démocratie, tandis que l’AAPS privilégie la prévention des conflits, la consolidation de la paix et les opérations de maintien de la paix.
Cette distinction, bien que complémentaire, crée parfois des chevauchements et des difficultés de coordination, limitant l’efficacité globale.
Obstacles à la mise en œuvre des politiques
Malgré l’existence de cadres politiques robustes, l’UA fait face à un manque de volonté politique de la part de certains États membres, freinant la mise en œuvre des réformes. La coordination entre les différents organes de l’UA reste perfectible, notamment dans la gestion proactive des crises.
Les élections constituent un moment clé de cette interaction, avec des efforts conjoints pour assurer leur transparence et leur acceptation, mais ces initiatives restent souvent réactives.

Vers une réforme du protocole de paix et de stabilité
Des experts et responsables africains plaident pour un amendement du protocole relatif au Conseil de paix et de sécurité, afin d’élargir son mandat à la promotion de la stabilité politique et de la bonne gouvernance, au-delà de la seule gestion des crises.
Une telle réforme permettrait une approche plus intégrée, renforçant la prévention des conflits à la source et la consolidation des institutions démocratiques.
Perspectives d’avenir
L’Union africaine est à un tournant. Pour relever les défis conjoints de sécurité et de gouvernance, elle doit renforcer la coordination entre ses différentes architectures, encourager l’engagement politique des États membres et impliquer davantage la société civile.
Le succès de cette démarche conditionnera la capacité du continent à assurer une paix durable, une gouvernance responsable et un développement inclusif.