Un signal d’alarme sur la vaccination et la santé publique
Le 27 mai 2025, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport inquiétant sur la résurgence de la rougeole en Europe, mettant en garde contre une crise sanitaire évitable. Selon les données collectées dans 35 pays européens, plus de 25 000 cas de rougeole ont été recensés depuis le début de l’année, soit une augmentation de 400 % par rapport à 2024. Cette flambée touche aussi bien l’Europe de l’Est que l’Ouest, et concerne principalement des enfants non vaccinés ou insuffisamment vaccinés.
Les faits : des foyers épidémiques dans plusieurs pays
La France, l’Allemagne, la Roumanie, l’Italie et le Royaume-Uni figurent parmi les pays les plus touchés. En France, plus de 3 000 cas ont été signalés depuis janvier, avec des foyers majeurs en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. En Roumanie, la situation est jugée « critique » par les autorités sanitaires, avec des hôpitaux saturés et des décès recensés chez de jeunes enfants.
Les experts de l’OMS pointent du doigt la baisse de la couverture vaccinale, qui est passée sous le seuil critique de 95 % dans plusieurs régions, seuil pourtant nécessaire pour garantir l’immunité collective. Les campagnes anti-vaccins, la désinformation sur les réseaux sociaux, la défiance envers les autorités et la désorganisation de certains systèmes de santé post-Covid sont autant de facteurs qui expliquent ce recul.
Les conséquences sanitaires et sociales
La rougeole, maladie hautement contagieuse, peut entraîner de graves complications : pneumonies, encéphalites, cécité, voire décès, notamment chez les nourrissons et les personnes immunodéprimées. Les hôpitaux européens font face à une augmentation des admissions en pédiatrie et en réanimation, avec des conséquences sur la prise en charge d’autres pathologies.
Les écoles sont particulièrement exposées, plusieurs établissements ayant dû fermer temporairement pour limiter la propagation du virus. Les parents s’inquiètent et les autorités sanitaires appellent à la vigilance et à la responsabilité collective.
Les réponses des autorités et de l’OMS
Face à l’urgence, l’OMS et les ministères de la Santé européens ont lancé des campagnes de rattrapage vaccinal, ciblant en priorité les enfants et les jeunes adultes. Des centres de vaccination mobile ont été déployés dans les quartiers sensibles, les écoles et les lieux publics. Les médecins généralistes sont invités à vérifier le statut vaccinal de leurs patients et à sensibiliser les familles.
L’OMS insiste sur la sécurité et l’efficacité du vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole), qui protège à plus de 95 % contre la maladie. Elle rappelle que la vaccination est un acte de solidarité et de protection collective, essentiel pour éviter le retour d’épidémies que l’on croyait éradiquées.
Les défis à relever
La lutte contre la rougeole en Europe se heurte à plusieurs obstacles :
- La défiance grandissante envers les autorités sanitaires et scientifiques.
- La circulation rapide de fausses informations sur les réseaux sociaux.
- Les inégalités d’accès à la vaccination, notamment dans les zones rurales ou défavorisées.
- Le manque de moyens humains et financiers pour mener des campagnes de grande ampleur.
Les experts recommandent un effort coordonné entre États, institutions européennes, professionnels de santé, médias et société civile pour restaurer la confiance, renforcer l’éducation à la santé et garantir l’accès universel à la vaccination.
Un enjeu mondial
Si la résurgence de la rougeole touche principalement l’Europe, elle s’inscrit dans une tendance mondiale préoccupante. L’OMS alerte sur la multiplication des foyers en Afrique, en Asie et en Amérique latine, conséquence directe de la baisse de la couverture vaccinale pendant la pandémie de Covid-19.
La communauté internationale est appelée à soutenir les pays les plus vulnérables, à renforcer la surveillance épidémiologique et à investir dans la recherche sur de nouveaux vaccins.
Conclusion
La résurgence de la rougeole en Europe est un avertissement pour tous : la vaccination reste la meilleure arme contre les maladies infectieuses. Face à la désinformation et à la défiance, l’éducation, la transparence et la solidarité sont plus que jamais nécessaires pour protéger la santé publique.
