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Les monnaies numériques africaines, un levier d’autonomie économique ?

par Africanova
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L’Afrique est en train de vivre une révolution monétaire silencieuse. Alors que le commerce électronique et la bancarisation mobile explosent, de plus en plus d’États africains expérimentent les monnaies numériques nationales (MNBC), présentées comme un outil de souveraineté financière et de dynamisation des échanges intra-continentaux.

Après le Nigeria, pionnier avec son e‑Naira lancé en 2021, des pays comme le Ghana, l’Afrique du Sud, le Kenya et même le Maroc avancent dans la conception de leurs devises numériques. Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte global où la technologie blockchain redessine les circuits monétaires, court-circuitant les banques traditionnelles et rapprochant producteurs, consommateurs et États.

Pour les gouvernements africains, l’intérêt est double : réduire la dépendance au cash et accroître la traçabilité fiscale. Les MNBC permettent aussi d’intégrer des millions de citoyens aujourd’hui exclus du système bancaire classique. Au Nigéria, malgré un lancement difficile, l’e‑Naira commence à s’imposer dans les transactions publiques et les transferts transfrontaliers.

Cependant, l’enjeu dépasse la simple modernisation technique. Derrière la monnaie numérique se profile une bataille d’influence. La Chine, à travers son DigitalYuan, inspire plusieurs autorités africaines, tandis que l’Occident tente d’imposer ses standards de régulation. L’Afrique cherche, pour la première fois, à concevoir un modèle monétaire propre : celui d’une monnaie panafricaine numérique adossée à la Zone de libre‑échange continentale (ZLECAf).

Ce rêve, encore théorique, pourrait réduire les coûts de change, accélérer le commerce intra‑africain et renforcer la stabilité financière régionale. Mais beaucoup reste à faire : infrastructures numériques, cybersécurité, interopérabilité bancaire et alphabétisation financière.

Les détracteurs, eux, redoutent une centralisation excessive des données économiques entre les mains des États, dans des contextes où la gouvernance reste fragile. Si la transparence numérique devient contrôle politique, le remède pourrait être pire que le mal.

L’Afrique joue ici une partie historique. Si elle parvient à bâtir une architecture monétaire indépendante, inclusive et éthique, elle posera la première pierre d’une souveraineté économique réelle — celle qui échappe aux diktats du dollar, de l’euro ou du yuan.

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