La récente annonce d’un accord entre Boeing et certaines familles des victimes du crash du Boeing 737 Max d’Ethiopian Airlines a suscité une vague d’indignation et de frustration, notamment en Afrique où le drame avait profondément marqué les esprits. Pour de nombreux proches des 157 disparus, cet accord financier ne saurait effacer la douleur ni répondre à l’exigence de vérité et de justice qui anime leur combat depuis plus de six ans.
Un drame aux répercussions mondiales
Le 10 mars 2019, le vol ET302 d’Ethiopian Airlines s’écrasait peu après son décollage d’Addis-Abeba, entraînant la mort de passagers originaires de 35 pays. Ce crash, survenu quelques mois après celui de Lion Air en Indonésie, a mis en lumière de graves défaillances du système anti-décrochage MCAS du Boeing 737 Max et soulevé des questions sur la transparence et la sécurité dans l’industrie aéronautique mondiale.
L’émotion suscitée par la catastrophe a été d’autant plus vive qu’elle touchait une compagnie africaine réputée, symbole de modernité et de réussite pour le continent.
Un accord controversé
En mai 2025, Boeing a annoncé avoir conclu un accord confidentiel avec plusieurs familles de victimes, mettant fin à certaines poursuites judiciaires. Si le constructeur espérait ainsi tourner la page, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une démarche perçue comme un « marché de dupes ». Les associations de victimes et leurs avocats réclament toujours la reconnaissance pleine et entière de la responsabilité morale de Boeing, ainsi que la publication de l’ensemble des conclusions d’enquête.
Pour les familles africaines, le sentiment d’injustice est d’autant plus fort que l’accompagnement psychologique et matériel reste insuffisant, et que la douleur du deuil est ravivée par l’absence de réponses claires sur les causes du drame.
Les enjeux de la sécurité aérienne
Au-delà de l’indemnisation, le crash du vol ET302 a eu pour effet d’accélérer la réflexion sur la sécurité aérienne en Afrique et dans le monde. Plusieurs compagnies africaines ont suspendu ou annulé leurs commandes de Boeing 737 Max, tandis que les autorités de l’aviation civile ont renforcé les contrôles et la formation des équipages.

Les familles des victimes, réunies au sein de collectifs transnationaux, militent pour une réforme en profondeur des procédures de certification des avions et pour une meilleure représentation des experts africains dans les instances internationales.
Une mémoire à préserver
Des cérémonies du souvenir sont régulièrement organisées à Addis-Abeba, Nairobi, Paris et dans d’autres villes pour honorer la mémoire des disparus. Les proches insistent sur la nécessité de tirer toutes les leçons de la catastrophe afin d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Le combat des familles est aussi un appel à la solidarité internationale et à la reconnaissance du droit à la justice pour les victimes africaines, souvent moins audibles sur la scène mondiale.
Conclusion
L’accord entre Boeing et certaines familles du crash d’Ethiopian Airlines ne met pas fin au besoin de vérité ni à la quête de justice. Pour Africanova, il est essentiel de donner la parole aux victimes et de rappeler l’importance de la transparence, de la sécurité et du respect des droits humains dans l’aviation mondiale.