Introduction
En 2025, l’Afrique se trouve à un tournant énergétique et environnemental majeur. Face à la croissance démographique, à l’urbanisation rapide et aux effets du changement climatique, la question de l’accès à une énergie propre, fiable et abordable est devenue centrale pour le développement du continent. Les décideurs africains, conscients de ce défi, placent désormais les énergies renouvelables au cœur de leurs stratégies nationales, comme moteur de croissance durable, d’inclusion sociale et de résilience face aux crises27.
Un potentiel exceptionnel mais sous-exploité
Le continent africain dispose de ressources naturelles abondantes : un ensoleillement parmi les plus élevés au monde, des potentiels éoliens considérables, de vastes réserves hydrauliques et une biomasse importante. Pourtant, plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité en 2025, principalement dans les zones rurales. Ce paradoxe s’explique par des investissements insuffisants, des infrastructures vieillissantes et un manque de coopération régionale.
L’essor des énergies renouvelables
Face à ce constat, de nombreux pays africains accélèrent leur transition énergétique. Des projets solaires géants voient le jour au Maroc, en Égypte, au Sénégal et en Afrique du Sud. L’énergie éolienne se développe au Kenya, en Éthiopie et au Cap-Vert. L’hydroélectricité reste un pilier dans le bassin du Congo et en Afrique centrale. Les micro-réseaux solaires et les solutions hors réseau (off-grid) permettent d’électrifier des villages isolés, favorisant l’accès à l’éducation, à la santé et à l’entrepreneuriat rural27.
Un levier d’inclusion et d’innovation
Les énergies renouvelables créent de nouveaux emplois, stimulent l’innovation locale et attirent des investissements internationaux. Elles réduisent la dépendance aux combustibles fossiles, limitent les émissions de gaz à effet de serre et améliorent la qualité de vie des populations. Le SIERA 2025, salon panafricain dédié aux énergies renouvelables, met en lumière les avancées technologiques et les partenariats public-privé essentiels pour relever les défis énergétiques du continent7.
Défis à surmonter
Malgré ces progrès, plusieurs obstacles persistent :
- Financement : Les besoins d’investissement sont estimés à plus de 70 milliards de dollars par an pour atteindre l’accès universel à l’énergie d’ici 2030.
- Régulation et gouvernance : Un cadre réglementaire stable et transparent est indispensable pour attirer les investisseurs.
- Formation et compétences : Le développement des filières renouvelables nécessite des programmes de formation adaptés et une montée en compétences des jeunes Africains.
- Coopération régionale : L’interconnexion des réseaux et la mutualisation des ressources sont encore trop limitées.
Vers une Afrique verte et résiliente
Des forums comme l’Africa QSHE Forum 2025 et le Forum Afrique-France de la Transition Écologique et Énergétique à Tunis témoignent de la volonté des acteurs africains et internationaux de renforcer la coopération, d’échanger sur les bonnes pratiques et de développer des solutions innovantes pour une Afrique plus verte et résiliente45. L’ambition affichée par des pays comme le Sénégal de parvenir à un mix énergétique 100 % renouvelable d’ici 2050 montre la voie à suivre.
Conclusion
L’avenir énergétique de l’Afrique dépendra de sa capacité à investir massivement dans les énergies renouvelables, à renforcer la gouvernance et à mobiliser tous les acteurs – publics, privés et société civile. La transition énergétique est non seulement une nécessité environnementale, mais aussi une formidable opportunité de développement inclusif et durable pour le continent.
