Introduction
Au Ghana, les Églises évangéliques connaissent une croissance spectaculaire depuis deux décennies, devenant des acteurs majeurs non seulement dans la sphère religieuse, mais aussi dans la politique et la société. En 2025, leur influence sur les décisions politiques, les campagnes électorales et les débats publics est plus visible que jamais. Comment expliquer cette montée en puissance ? Quelles sont les implications pour la démocratie, la gouvernance et la cohésion sociale ? Analyse d’un phénomène complexe et ambivalent.
Une croissance exponentielle
Les Églises évangéliques, souvent caractérisées par des cultes charismatiques et des messages de prospérité, attirent aujourd’hui près de 40 % de la population ghanéenne. Leur expansion est portée par des pasteurs charismatiques, des médias religieux puissants et une offre spirituelle adaptée aux aspirations des classes moyennes urbaines et des jeunes.
Cette croissance s’accompagne d’une structuration institutionnelle forte, avec des réseaux nationaux et internationaux.
Une influence politique croissante
Les leaders évangéliques jouent un rôle clé dans la mobilisation électorale, souvent en soutenant publiquement des candidats ou des partis politiques. Ils disposent d’un pouvoir d’influence sur les discours politiques, notamment sur les questions morales, familiales et sociales.
Lors des dernières élections législatives, plusieurs pasteurs ont organisé des meetings politiques et encouragé leurs fidèles à voter, contribuant à orienter les résultats.
Les enjeux pour la démocratie
Cette imbrication entre religion et politique suscite des débats passionnés. Pour certains, les Églises évangéliques renforcent la participation citoyenne et la moralisation de la vie publique. Pour d’autres, elles menacent la laïcité, favorisent le clientélisme et peuvent exacerber les divisions sociales.

Le Ghana, reconnu pour sa stabilité démocratique, est ainsi confronté à un défi : concilier liberté religieuse et neutralité politique.
Impact social et culturel
Au-delà de la politique, les Églises évangéliques jouent un rôle social important, en proposant des services éducatifs, sanitaires et caritatifs. Elles contribuent à la cohésion communautaire et à l’insertion sociale, notamment dans les quartiers défavorisés.
Cependant, certaines pratiques, comme la théologie de la prospérité, sont critiquées pour leur impact sur les plus vulnérables.
Perspectives et régulation
Face à cette montée en puissance, les autorités ghanéennes réfléchissent à des mécanismes de régulation, visant à garantir la transparence financière des Églises et à prévenir les ingérences politiques excessives.
Des dialogues interreligieux sont également encouragés pour préserver la paix sociale et le respect des diversités.
Conclusion L’influence grandissante des Églises évangéliques au Ghana est un phénomène aux multiples facettes, mêlant foi, pouvoir et société. Si elles participent à la vitalité démocratique et sociale, leur rôle dans la politique pose des questions cruciales pour l’avenir du pays. Comprendre et accompagner cette dynamique est essentiel pour préserver l’équilibre entre spiritualité et gouvernance