New Delhi –
Lors du dernier sommet des BRICS en 2025, les cinq grandes économies émergentes – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – ont exprimé leur « sérieuse préoccupation » face aux droits de douane imposés par l’administration américaine sous Donald Trump, une politique qui continue d’impacter les échanges commerciaux mondiaux. Ce positionnement marque une nouvelle étape dans les tensions commerciales internationales, avec des conséquences potentielles pour l’économie mondiale et les pays africains.
Une critique unanime des barrières protectionnistes
Les BRICS ont dénoncé collectivement les mesures protectionnistes américaines, notamment les surtaxes sur l’acier, l’aluminium et plusieurs produits manufacturés, qui selon eux « perturbent les chaînes d’approvisionnement globales et freinent la croissance économique ». Lors de la déclaration finale du sommet, les dirigeants ont appelé à « un commerce libre, équitable et fondé sur des règles claires », soulignant que les droits de douane unilatéraux « ne sont pas une solution viable ».
Contexte et conséquences économiques
Depuis plusieurs années, la politique commerciale américaine a été marquée par une montée des tensions, notamment avec la Chine, mais aussi avec l’Union européenne, le Canada et plusieurs pays émergents. Ces droits de douane ont provoqué des représailles, des guerres tarifaires et une instabilité des marchés.
Pour les pays africains, cette situation est doublement préoccupante. D’une part, elle réduit les débouchés pour leurs exportations, souvent dépendantes des marchés occidentaux. D’autre part, elle freine les investissements étrangers et complique l’accès aux technologies et aux biens d’équipement.
Une réponse stratégique des BRICS
Face à ces défis, les BRICS cherchent à renforcer leur coopération économique et commerciale. Le sommet a mis l’accent sur le développement de corridors commerciaux intra-BRICS, la promotion des monnaies locales dans les échanges et le renforcement des institutions financières alternatives, comme la Nouvelle Banque de Développement (NDB).
Cette stratégie vise à réduire la dépendance aux systèmes occidentaux et à créer un espace économique plus autonome, capable de résister aux chocs extérieurs.

Vers une nouvelle ère de rivalités économiques ?
L’attitude ferme des BRICS face aux États-Unis illustre une recomposition des rapports de force mondiaux. Certains analystes craignent que cette escalade ne débouche sur une guerre commerciale prolongée, avec des effets déstabilisateurs pour l’économie mondiale, déjà fragilisée par les crises sanitaires et géopolitiques.
Enjeux pour l’Afrique
L’Afrique, par sa position stratégique et son potentiel de croissance, pourrait être à la fois victime et bénéficiaire de ces évolutions. Le continent pourrait tirer parti du renforcement des liens intra-BRICS, notamment avec la Chine et l’Inde, tout en devant s’adapter aux nouvelles règles du commerce international.
Conclusion
Le sommet des BRICS de 2025 marque un tournant dans la diplomatie économique mondiale. La dénonciation des droits de douane américains réaffirme la volonté des grandes économies émergentes de défendre un multilatéralisme renouvelé, plus inclusif et moins dominé par les anciennes puissances.