En septembre 2025, une annonce majeure a secoué la scène juridique et politique internationale : les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) — Burkina Faso, Mali et Niger — ont décidé de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI). Cette décision, sans précédent dans la région, exprime un défiance profonde vis-à-vis d’une institution qu’ils jugent partiale, impérialiste et inefficace dans la lutte contre l’impunité.
Contexte politique et historique
Le retrait intervient après plusieurs années de tensions exacerbées entre les États sahéliens et le CPI, accusée de cibler quasi exclusivement des dirigeants africains tout en laissant impunis des crimes commis par d’autres puissances. Cette perception a alimenté un sentiment de rejet du droit international tel qu’incarné par la CPI, jugé incompatible avec la souveraineté nationale et les réalités locales.
Les gouvernements de l’AES, confrontés à des défis sécuritaires majeurs liés à la lutte contre les groupes jihadistes, estiment que le CPI entrave leur capacité à gérer efficacement leurs affaires internes. Le recours à la Cour a, selon eux, fragilisé les armées nationales et exacerbé les divisions sociales.

Implications juridiques et diplomatiques
Selon le Statut de Rome, le retrait ne sera effectif qu’un après notification auprès de l’ONU, période durant laquelle les États restent soumis aux enquêtes en cours. Néanmoins, ce geste marque symboliquement une rupture et une volonté d’instaurer des mécanismes judiciaires endogènes pour traiter la justice et la réconciliation.
L’annonce a suscité un tollé dans les milieux des droits humains qui craignent un recul grave dans la lutte contre l’impunité et un affaiblissement des protections des populations civiles. Certaines organisations internationales ont appelé à un dialogue urgent pour éviter que cet isolement ne compromette davantage la stabilité régionale.
Perspective régionale
L’initiative des pays sahéliens pourrait inspirer d’autres États africains mécontents, générant un précédent potentiellement déstabilisateur pour le droit international. Le débat soulève également la question du rôle et de la réforme de la CPI pour mieux intégrer les préoccupations africaines, soulignant l’urgence d’un système de justice internationale plus inclusif et équilibré.