Kenya amorce en 2025 l’un de ses chantiers d’infrastructure les plus ambitieux à ce jour : la construction de l’Usahihi Expressway, une autoroute d’environ 440 kilomètres destinée à relier Nairobi à Mombasa. Ce projet titanesque, estimé à 3,5 milliards de dollars et soutenu par un partenariat public-privé (PPP), vise à transformer radicalement le corridor économique kényan, facilitant le commerce, le transport et l’investissement dans la région de l’Afrique de l’Est.
L’Usahihi Expressway a pour objectif principal de réduire de manière spectaculaire les temps de trajet, désormais prévus à quatre heures et demie contre douze actuellement sur l’axe routier existant. En parallèle, ce projet constitue une réponse directe à la congestion croissante, aux pertes économiques liées aux retards dans la logistique et à la nécessité de moderniser les infrastructures routières dans un pays où la croissance démographique et économique est forte.
Le modèle de financement repose sur la mobilisation des fonds locaux, notamment auprès des caisses de retraite et institutions financières nationales, et sur l’apport d’investisseurs internationaux pilotés par l’entreprise américaine Everstrong Capital. Cette stratégie vise à diluer les risques financiers, assurer la viabilité à long terme de l’autoroute et à fournir du rendement aux investisseurs sur une période de 30 ans via un système de péage essentiellement ciblé sur le trafic poids lourds.
Le calendrier prévoit un début des travaux en 2026 avec une durée estimée à quatre ans, mobilisant une synergie d’entreprises locales et internationales, notamment la China Road and Bridge Corporation (CRBC) dans la construction. Le projet comprend aussi des innovations technologiques telles que la gestion intelligente du trafic, un système de péage automatisé et des infrastructures pour véhicules électriques, s’inscrivant dans une démarche de développement durable et d’avenir numérique.

L’impact est attendu bien au-delà du simple trajet routier : l’autoroute favorisera le commerce intra-régional, notamment le transit vers les marchés ouest-africains et permettra une meilleure intégration économique entre les pays voisins comme l’Ouganda et le Soudan du Sud. Elle dynamisera également les zones rurales desservies, créant de nouvelles opportunités économiques et d’emploi.
Cette initiative s’inscrit dans la vision Kenya Vision 2030, qui fait de la modernisation des infrastructures un levier majeur de transformation économique. Le succès du projet représenterait un modèle de référence pour d’autres pays africains souhaitant conjuguer méthodes innovantes, partenariats public-privé et financements intégrés.