Un partenariat stratégique pour l’avenir énergétique du Nigeria
Le 27 mai 2025, le gouvernement nigérian a officialisé la signature d’un accord majeur avec le groupe français TotalEnergies pour le développement d’un nouveau complexe de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la région du Delta du Niger. Ce partenariat, d’un montant estimé à 5 milliards de dollars, vise à renforcer la capacité de production de GNL du Nigeria, à diversifier ses exportations énergétiques et à accélérer la transition vers une économie plus durable.
Les détails de l’accord
Le projet, baptisé « Nigeria LNG Delta », prévoit la construction d’une usine de liquéfaction, de terminaux d’exportation et de pipelines reliant les principaux champs gaziers du Delta à la côte atlantique. TotalEnergies, qui détient déjà des participations dans Nigeria LNG Limited (NLNG), sera le principal opérateur technique et financier du projet, aux côtés de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) et de partenaires locaux.
La nouvelle usine devrait entrer en service en 2028 et porter la capacité totale de production de GNL du Nigeria à plus de 40 millions de tonnes par an, faisant du pays le premier exportateur africain devant l’Algérie et l’Égypte.
Les enjeux économiques et géopolitiques
Le gaz naturel liquéfié est devenu un enjeu stratégique pour le Nigeria, qui cherche à réduire sa dépendance au pétrole brut, à valoriser ses immenses réserves gazières (les plus importantes d’Afrique) et à répondre à la demande croissante des marchés asiatiques et européens. L’accord avec TotalEnergies intervient dans un contexte de tensions sur les marchés mondiaux de l’énergie, exacerbées par la guerre en Ukraine et la transition énergétique mondiale.
Pour le Nigeria, le développement du GNL est aussi un levier de croissance, de création d’emplois et de recettes fiscales. Le gouvernement espère attirer de nouveaux investisseurs et moderniser les infrastructures énergétiques du pays.
Les défis du secteur gazier nigérian
Malgré son potentiel, le secteur gazier nigérian fait face à de nombreux défis : insécurité dans le Delta, sabotage des pipelines, corruption, retards dans les projets, manque de financement et de technologie. Le gouvernement et TotalEnergies se sont engagés à renforcer la sécurité des installations, à promouvoir la transparence et à associer les communautés locales au développement du projet.
Des programmes de formation, de création d’emplois et de développement local sont prévus pour garantir une répartition équitable des bénéfices et prévenir les conflits sociaux.
Les perspectives pour la transition énergétique
Le Nigeria, signataire de l’Accord de Paris, s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à favoriser les énergies propres. Le gaz naturel, moins polluant que le charbon ou le pétrole, est présenté comme une « énergie de transition » vers un mix énergétique plus durable.
TotalEnergies prévoit d’intégrer des technologies de captage du CO2, d’optimiser l’efficacité énergétique et de développer des synergies avec les énergies renouvelables (solaire, éolien) dans la région.
Un signal fort pour l’Afrique
L’accord Nigeria-TotalEnergies est salué comme un modèle de partenariat public-privé pour le développement énergétique en Afrique. Il illustre la capacité du continent à attirer des investissements majeurs, à valoriser ses ressources et à s’inscrire dans la dynamique mondiale de la transition énergétique.
La Banque africaine de développement, l’Union européenne et la Banque mondiale ont exprimé leur soutien au projet, qui pourrait servir de référence pour d’autres pays africains riches en gaz (Mozambique, Tanzanie, Sénégal).
Conclusion
La signature de l’accord entre le Nigeria et TotalEnergies pour le développement du gaz naturel liquéfié marque une étape clé pour l’économie nigériane et pour l’avenir énergétique de l’Afrique. Elle ouvre la voie à une croissance durable, à la création d’emplois et à une meilleure intégration du continent dans le marché mondial de l’énergie.
