Un symbole de la crise environnementale en Afrique centrale
Le 27 mai 2025, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a publié un rapport alarmant : le lac Tchad, partagé entre le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun, a atteint son niveau le plus bas depuis un demi-siècle. Jadis l’un des plus grands lacs d’Afrique, il ne représente plus que 10 % de sa superficie originelle, menaçant la survie de plus de 30 millions de personnes vivant de ses ressources.
Les causes du rétrécissement
Le rapport du PNUE pointe plusieurs facteurs :
- Le changement climatique : la hausse des températures et la baisse des précipitations réduisent l’apport en eau du bassin du lac.
- La surexploitation : l’irrigation intensive, le pompage pour l’agriculture et l’urbanisation accélèrent l’assèchement.
- La croissance démographique : la population du bassin a quadruplé en 50 ans, augmentant la pression sur les ressources.
- L’insécurité : la présence de groupes armés (Boko Haram, bandits) entrave la gestion durable et l’accès à l’eau.
Des conséquences humanitaires et économiques majeures
La disparition progressive du lac Tchad a des conséquences dramatiques :
- Exode rural et conflits : la raréfaction de l’eau et des terres fertiles provoque des déplacements massifs et des tensions entre agriculteurs, pêcheurs et éleveurs.
- Crise alimentaire : la pêche, principale source de protéines pour des millions de personnes, est en chute libre. Les cultures irriguées sont menacées, aggravant la malnutrition.
- Perte de biodiversité : des espèces endémiques de poissons, d’oiseaux et de plantes aquatiques sont en voie de disparition.
- Pauvreté accrue : les revenus des populations locales s’effondrent, accentuant la précarité et la dépendance à l’aide humanitaire.
Les appels à l’action
L’ONU appelle à une mobilisation internationale urgente pour sauver le lac Tchad :
- Investissements dans la gestion de l’eau : modernisation des systèmes d’irrigation, promotion de l’agriculture durable, lutte contre le gaspillage.
- Coopération régionale : renforcement de la Commission du bassin du lac Tchad, harmonisation des politiques nationales, partage des données hydrologiques.
- Adaptation au changement climatique : développement de cultures résistantes à la sécheresse, reboisement, protection des zones humides.
- Sécurité et gouvernance : lutte contre les groupes armés, sécurisation des axes d’approvisionnement, implication des communautés locales.

Les initiatives en cours
Plusieurs projets sont en cours, soutenus par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et l’Union européenne : transfert d’eau depuis le fleuve Congo, création de réserves naturelles, programmes de formation pour les agriculteurs et les pêcheurs.
Mais les experts estiment que les efforts restent insuffisants face à l’ampleur de la crise. Ils appellent à une prise de conscience mondiale, à l’image de la mobilisation pour le lac Aral en Asie centrale.
Les témoignages des riverains
Dans les villages du bassin, la détresse est palpable. « Nous n’avons plus assez d’eau pour nos champs, nos enfants doivent marcher des kilomètres pour trouver un puits », témoigne Amina, agricultrice au Niger. Les jeunes, privés d’avenir, sont tentés par l’exode ou la migration vers les villes.
Conclusion
Le lac Tchad, symbole de la richesse et de la diversité de l’Afrique centrale, est aujourd’hui menacé de disparition. Sauver ce joyau naturel est un défi pour toute la communauté internationale, qui doit agir vite pour préserver la vie, la paix et la