L’Algérie traverse une crise profonde en matière de logement social, mettant à l’épreuve les gouvernements successifs et accentuant les tensions sociales dans plusieurs grandes villes. En août 2025, les autorités renouent avec des mesures d’urgence pour tenter d’apaiser une situation explosive illustrée par des manifestations récurrentes, des files d’attente interminables et un déficit alarmant en logements décents accessibles.
Selon les rapports officiels, le déficit actuel dépasserait les 1,5 million d’unités, affectant particulièrement les populations à revenu faible ou modeste. Cette pénurie trouve ses racines dans une urbanisation rapide et mal planifiée, conjuguée à une bureaucratie lourde et à des difficultés économiques persistantes irradiées par la chute des recettes pétrolières.
Le gouvernement a dévoilé un plan ambitieux de construction de plusieurs milliers de logements sociaux d’ici 2027, financé en partie par des partenariats publics-privés et des crédits dédiés à l’amélioration du cadre urbain. Ce plan inclut également des programmes d’urbanisme innovants visant à réhabiliter les quartiers périurbains et à améliorer les infrastructures de base.
Toutefois, les défis restent nombreux : corruption, lenteur des procédures administratives, et contestation des populations concernant l’attribution des logements. La croissance démographique rapide, conjuguée à l’exode rural, alimente une pression constante sur le marché immobilier.
La problématique du logement en Algérie illustre aussi des enjeux plus larges, liés à l’inclusion sociale, à la capacité d’adaptation des villes face aux mutations économiques, et au respect des droits fondamentaux en matière d’habitat.
Pour les experts, une réforme intégrée et transparente, associée à une participation accrue des citoyens dans la planification urbaine, sera déterminante pour dénouer cette crise.