Introduction
En 2025, le Maroc s’impose comme un champion africain de la transition énergétique. Grâce à une stratégie ambitieuse axée sur le solaire, le royaume chérifien est devenu un modèle pour les pays du continent en quête d’indépendance énergétique et de solutions durables face au changement climatique. Mais ce succès est-il transposable ailleurs en Afrique ? Quelles leçons tirer de l’expérience marocaine ? Analyse d’un boom solaire qui inspire et interroge.
Un pari sur le soleil : la vision marocaine
Dès 2009, le Maroc a lancé le Plan Solaire Marocain, avec un objectif clair : porter la part des énergies renouvelables à plus de 52 % de son mix énergétique d’ici 2030. Le pays bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel, avec plus de 3 000 heures de soleil par an, un atout que Rabat a su transformer en levier de développement.
Le projet-phare, la centrale solaire Noor à Ouarzazate, est aujourd’hui la plus grande d’Afrique et l’une des plus vastes au monde. D’une capacité de 580 MW, elle alimente plus d’un million de foyers et réduit considérablement les émissions de CO₂.
Innovation, financement et partenariats
Le succès du solaire marocain repose sur plusieurs piliers :
- Innovation technologique : Le Maroc a investi dans des technologies de pointe, comme le solaire à concentration (CSP) et le photovoltaïque, tout en développant des solutions de stockage pour pallier l’intermittence.
- Financements structurés : Le royaume a mobilisé des fonds internationaux (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Union européenne) et attiré des investisseurs privés grâce à un cadre réglementaire stable et incitatif.
- Partenariats public-privé : L’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) pilote des projets associant État, entreprises locales et multinationales, favorisant le transfert de compétences et la création d’emplois.
Impact économique et social
Le boom du solaire a généré plus de 10 000 emplois directs et indirects, notamment dans la construction, la maintenance et la formation technique. Il a aussi permis de réduire la facture énergétique nationale et de limiter la dépendance aux importations de pétrole et de gaz.
Des programmes d’électrification rurale, basés sur des mini-centrales solaires et des kits individuels, améliorent la vie quotidienne dans les zones isolées, favorisant l’accès à l’éducation, à la santé et à l’entrepreneuriat.

Un modèle pour l’Afrique ?
Le succès marocain inspire de nombreux pays africains, du Sénégal à l’Égypte, en passant par le Kenya et le Rwanda. Mais la transposition du modèle nécessite certaines conditions :
- Volonté politique forte : Le leadership de l’État et la stabilité institutionnelle sont essentiels pour attirer les investisseurs et garantir la pérennité des projets.
- Accès au financement : Tous les pays n’ont pas la même capacité à mobiliser des fonds internationaux ou à garantir la rentabilité des investissements.
- Adaptation locale : Les solutions doivent être adaptées aux réalités locales (climat, besoins, infrastructures, capacité de maintenance).
Défis et perspectives
Malgré ses succès, le Maroc fait face à des défis : gestion de l’eau pour le refroidissement des centrales, recyclage des panneaux solaires, intégration des énergies renouvelables au réseau national et formation continue des techniciens.
L’avenir du solaire africain passera aussi par l’innovation : batteries de nouvelle génération, intelligence artificielle pour la gestion des réseaux, et développement de l’hydrogène vert.
Conclusion
Le boom du solaire au Maroc est un exemple inspirant pour l’Afrique. Il prouve que la transition énergétique est possible, rentable et bénéfique pour la société. Si chaque pays doit inventer sa propre voie, l’expérience marocaine offre des clés pour accélérer l’accès à l’énergie propre et bâtir un avenir durable sur le continent.