L’Angola profite du boom pétrolier malgré la transition énergétique mondiale

Luanda –
Alors que de nombreux pays accélèrent leur transition vers les énergies renouvelables, l’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, bénéficie pleinement du rebond des prix du brut sur les marchés mondiaux. Cette manne pétrolière, bien que controversée, redonne des marges de manœuvre à l’économie angolaise, tout en posant la question de la diversification et de la durabilité à long terme.

Un secteur pétrolier en pleine reprise

Après plusieurs années de stagnation, marquées par la baisse des prix et la pandémie de Covid-19, l’Angola a vu ses exportations pétrolières repartir à la hausse en 2024 et 2025. Les revenus issus du pétrole représentent plus de 90% des recettes d’exportation et près de 60% du budget national.
Les compagnies internationales, telles que TotalEnergies, Chevron et BP, ont relancé leurs investissements dans l’offshore angolais, stimulées par la stabilité politique retrouvée et les réformes du secteur.

Une manne économique, mais des défis persistants

La hausse des prix du pétrole a permis au gouvernement d’augmenter ses dépenses publiques, de financer des infrastructures et de stabiliser la monnaie locale, le kwanza. Des programmes sociaux ont été relancés pour lutter contre la pauvreté et améliorer l’accès à la santé et à l’éducation.

Cependant, cette dépendance au pétrole expose l’Angola à la volatilité des marchés mondiaux et à la pression croissante pour réduire les émissions de CO2. Les experts mettent en garde contre le « syndrome hollandais » : une économie trop centrée sur les hydrocarbures au détriment des secteurs agricoles, industriels et technologiques.

La transition énergétique : un défi incontournable

Consciente des enjeux, l’Angola a lancé plusieurs initiatives pour diversifier son mix énergétique. Des investissements sont réalisés dans l’hydroélectricité, le solaire et l’éolien, avec l’appui de partenaires internationaux. Le gouvernement ambitionne de porter la part des énergies renouvelables à 70% de la production d’électricité d’ici 2035.

Le secteur pétrolier lui-même évolue : les compagnies investissent dans la réduction du torchage, l’amélioration de l’efficacité énergétique et le développement de biocarburants.

L’enjeu de la diversification économique

La diversification reste le principal défi pour l’Angola. Le pays mise sur l’agriculture, la pêche, le tourisme et les industries manufacturières pour créer des emplois et réduire sa vulnérabilité aux chocs extérieurs. Des zones économiques spéciales et des incitations fiscales visent à attirer les investisseurs hors du secteur pétrolier.

Perspectives

L’Angola se trouve à la croisée des chemins : profiter du boom pétrolier actuel pour financer sa transformation, tout en préparant l’après-pétrole. La réussite de cette transition dépendra de la volonté politique, de la transparence dans la gestion des ressources et de la capacité à investir dans l’éducation, l’innovation et l’économie verte.

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