La junte guinéenne intensifie sa campagne de répression pour neutraliser l’opposition à l’approche des élections de 2025. Le 9 juillet 2024, trois figures de l’opposition – Oumar Sylla (Foniké Menguè), Mamadou Billo Bah et Mohamed Cissé – ont été arrêtés et emmenés dans un centre de détention à Kissa, où ils auraient été torturés1. Si Cissé a été libéré, Menguè et Bah restent portés disparus, illustrant une escalade des violences contre les critiques du régime.
Tactiques de la junte : suspension des partis et contrôle électoral
- Suspension de 50 partis politiques : Sous prétexte d’« irrégularités administratives », la junte a éliminé des concurrents potentiels, tout en plaçant les autres sous surveillance1.
- Manipulation du processus électoral : Les Forces vives de Guinée (FVG), coalition d’opposition, dénoncent le contrôle unilatéral de l’inscription sur les listes électorales et exigent des organismes indépendants pour garantir la transparence1.
- Violence d’État : Les manifestations pacifiques sont réprimées avec une force disproportionnée, faisant des dizaines de morts depuis 20221.
L’opposition face à un dilemme : résistance ou dialogue ?
L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), dirigée par Cellou Dalein Diallo depuis son exil au Sénégal, maintient une ligne intransigeante. Lors d’une assemblée générale en avril 2025, Diallo a dénoncé les « assassinats et enlèvements » ciblant ses partisans, citant le cas d’Abdoul Sacko4. Refusant de participer à des élections « truquées », il exige des garanties d’impartialité et la fin des réformes constitutionnelles unilatérales14.

Cependant, des divisions internes persistent au sein de l’UFDG. Une aile réformatrice, menée par Ousmane Gaoual Diallo, prône un dialogue pragmatique avec la junte pour éviter l’isolement, tandis que l’aile dure, fidèle à Diallo, rejette tout compromis.
Enjeux internationaux : entre condamnations et realpolitik
La communauté internationale, notamment l’Union africaine et l’Union européenne, reste prudente. Bien que les organisations de défense des droits humains dénoncent une « justice sélective », aucune sanction concrète n’a été imposée à la junte13. Le Sénégal, où réside Diallo, est sous pression pour coopérer judiciairement avec la Guinée, mais évite de rompre son statut de havre démocratique.