Le 28 juillet 2025, la Cour pénale internationale (CPI) a rendu une décision historique en condamnant deux anciens responsables des milices anti-balaka en République centrafricaine (RCA) pour crimes de guerre. Cette ordonnance judiciaire marque une avancée notable dans le processus de justice transitionnelle dans un pays marqué par des années d’instabilité, de violences ethniques et de graves violations des droits humains.
Le contexte du conflit centrafricain et des milices anti-balaka
Depuis 2012, la République centrafricaine traverse une période troublée caractérisée par la fragmentation du pouvoir, l’implantation de groupes armés et des cycles récurrents de violences intercommunautaires. Parmi ces acteurs, les milices anti-balaka, recrutées principalement dans les communautés chrétiennes, sont accusées d’avoir perpétré de nombreuses atrocités contre des populations civiles — notamment des musulmans — lors de la guerre civile qui a ravagé le pays.
Le conflit, alimenté par des rivalités politiques, économiques et religieuses, a causé des dizaines de milliers de morts et provoqué des déplacements massifs. Malgré plusieurs accords de paix, la réconciliation reste fragile.
Le jugement de la Cour pénale internationale
L’affaire portée devant la CPI concernait deux figures majeures des anti-balaka, traduites en justice pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment les attaques systématiques contre des civils, les pillages et les actes de torture. Dans sa décision, la Cour a affirmé la responsabilité directe des accusés, soulignant leur rôle dans la planification, l’organisation et la mise en œuvre des campagnes de violence.
Ce jugement représente une victoire importante dans la lutte contre l’impunité dans une région où celle-ci a été la norme pendant trop longtemps. Il souligne aussi le rôle central de la justice internationale comme complément indispensable aux mécanismes nationaux souvent faibles.
Réactions nationales et régionale
Cette décision a été accueillie avec beaucoup d’espoir par les victimes, leurs familles, ainsi que par la société civile centrafricaine, qui attend depuis des années que justice soit rendue. Elle ravive l’espoir d’un renouveau démocratique, marqué par le respect des droits humains et la protection des populations.
Au niveau régional, plusieurs États et organismes ont salué cette avancée judiciaire, affirmant que la paix durable passait aussi par un traitement équitable des crimes et le renforcement des institutions. La CPI espère que cette condamnation jouera un rôle dissuasif à l’égard de futurs auteurs d’exactions.

Les défis persistants
Malgré cet espoir, de nombreux obstacles subsistent. La République centrafricaine demeure un pays fragile avec une sécurité encore précaire dans certaines zones. La mise en œuvre effective des décisions de la CPI dépend également de la coopération de l’État centrafricain et d’autres pays, ainsi que du soutien continu de la communauté internationale.
La lenteur des procédures judiciaires ou les pressions politiques restent des défis majeurs à relever. Par ailleurs, la réconciliation sociale et la reconstruction économique doivent avancer de pair avec les démarches judiciaires pour éviter un retour à la violence.
Vers un avenir plus juste et stable
Cette condamnation marque une étape cruciale sur le chemin d’une justice internationale accessible et efficace. Elle souligne l’engagement progressif de la communauté internationale pour garantir la responsabilité pénale afin d’empêcher les crimes de guerre et favoriser la paix.
La CPI appelle par ailleurs à poursuivre le renforcement des mécanismes judiciaires régionaux, notamment par le biais de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, pour étendre la portée et l’impact des efforts juridiques en Afrique centrale.
Dans un monde où les conflits armés laissent trop souvent les victimes sans recours, cette décision reste un signal fort et un espoir tangible pour la réhabilitation de la paix et la justice en République centrafricaine.