Djibouti et la Chine : une alliance stratégique renforcée au cœur de la Corne de l’Afrique
Un partenariat au service du développement et de la sécurité régionale
Le 12 juin 2025, à l’occasion du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), la Chine et Djibouti ont annoncé un renforcement substantiel de leur partenariat stratégique. Cette alliance, déjà ancienne, prend une nouvelle dimension alors que Djibouti s’impose comme un hub logistique et militaire incontournable dans la Corne de l’Afrique, et que la Chine multiplie ses investissements sur le continent.
Le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh et le président chinois Xi Jinping ont signé plusieurs accords portant sur le développement des infrastructures, la modernisation du port de Djibouti, la construction de zones industrielles et la coopération dans les secteurs de l’énergie et des nouvelles technologies. La Chine a également confirmé l’extension de sa base militaire à Djibouti, la seule qu’elle possède à l’étranger, consolidant ainsi sa présence stratégique face aux routes maritimes les plus fréquentées du monde.
Les enjeux économiques et géopolitiques
Pour Djibouti, ce partenariat représente une opportunité majeure de modernisation et de diversification économique. Les investissements chinois ont permis de transformer le pays en une plateforme logistique régionale, desservant l’Éthiopie, la Somalie et l’ensemble de la région. Les nouvelles zones industrielles devraient créer des milliers d’emplois et attirer d’autres investisseurs étrangers.
Pour la Chine, Djibouti est une pièce maîtresse de l’Initiative « la Ceinture et la Route » (Belt and Road Initiative), offrant un accès privilégié aux marchés africains et une base avancée pour la projection de sa puissance navale. Cette présence suscite toutefois des interrogations, notamment de la part des États-Unis et de la France, également présents militairement à Djibouti, sur les enjeux de souveraineté et de rivalité stratégique.
Les défis et les perspectives
Si le partenariat sino-djiboutien affiche des résultats économiques tangibles, il soulève aussi des questions sur la soutenabilité de la dette, la transparence des contrats et la capacité du pays à préserver sa souveraineté. Les autorités djiboutiennes affirment vouloir diversifier leurs partenaires et renforcer la gouvernance pour éviter les écueils du surendettement.
À moyen terme, la réussite de cette alliance dépendra de la capacité des deux pays à équilibrer intérêts économiques, stabilité régionale et respect des normes internationales.