Un rendez-vous artistique mondial sous haute tension
Le 27 mai 2025, la 60e édition de la Biennale de Venise a ouvert ses portes, accueillant artistes, curateurs, collectionneurs et amateurs d’art du monde entier. Placée sous le thème « Voix du monde », cette édition met à l’honneur la diversité culturelle, l’engagement politique et la réflexion sur les grands enjeux contemporains : migration, climat, identité, mémoire et justice sociale.
Les faits : une programmation riche et engagée
Plus de 90 pays participent à cette Biennale, avec des pavillons nationaux rivalisant de créativité et d’audace. L’Afrique est particulièrement bien représentée, avec des artistes du Nigeria, du Sénégal, d’Afrique du Sud, du Maroc et d’Égypte qui explorent les questions de diaspora, d’hybridité et de résilience.
Parmi les œuvres phares :
- Le pavillon nigérian présente une installation immersive sur les migrations africaines, mêlant vidéos, sculptures et récits sonores.
- L’artiste sud-africaine Zanele Muholi expose une série de portraits photographiques célébrant la diversité des identités LGBTQ+ sur le continent.
- Le pavillon français, confié à l’artiste franco-algérienne Kader Attia, propose une réflexion sur la mémoire coloniale et la réparation.
- Le pavillon chinois interroge la place de l’intelligence artificielle dans la création artistique et la société.
L’engagement au cœur de la création contemporaine
La Biennale 2025 se distingue par l’engagement de nombreux artistes sur les questions de justice sociale, de droits humains et d’écologie. Les œuvres abordent la crise des réfugiés, la montée des populismes, la destruction de l’environnement et la nécessité d’un dialogue interculturel.
Des performances, des débats et des ateliers participatifs sont organisés tout au long de l’événement, invitant le public à réfléchir, dialoguer et s’engager. Les jeunes artistes et les collectifs issus de la société civile occupent une place centrale, témoignant du renouvellement des pratiques artistiques et de l’émergence de nouvelles voix.
Les enjeux pour la scène artistique mondiale
La Biennale de Venise reste l’un des événements les plus influents du monde de l’art. Elle façonne les tendances, révèle de nouveaux talents et offre une vitrine exceptionnelle aux artistes du Sud global. Pour les pays africains, c’est une occasion unique de valoriser leur créativité, de tisser des réseaux et de revendiquer une place à part entière sur la scène internationale.
Les collectionneurs, les musées et les institutions sont à l’affût des œuvres et des artistes qui marqueront l’histoire de l’art contemporain. Les enjeux économiques sont considérables, avec des retombées en termes de notoriété, de ventes et de diplomatie culturelle.

Les défis : accessibilité, diversité et engagement
Si la Biennale est saluée pour sa diversité, des critiques persistent sur l’accessibilité des œuvres, la représentation des artistes issus de milieux défavorisés et l’impact environnemental de l’événement. Les organisateurs ont mis en place des mesures pour réduire l’empreinte carbone, favoriser l’inclusion et soutenir les artistes émergents.
Des initiatives solidaires, des bourses et des résidences sont proposées pour permettre à des créateurs du monde entier de participer, quelles que soient leurs ressources.
Conclusion
La Biennale de Venise 2025 s’impose comme un laboratoire de la diversité, de l’engagement et de la création contemporaine. Elle offre un miroir des préoccupations de notre temps et invite chacun à s’interroger sur sa place dans le monde. Pour l’Afrique et pour tous les artistes engagés, c’est une tribune unique pour porter la voix du changement.