Les tensions restent vives au Kosovo, où la montée du nationalisme exacerbe les relations déjà complexes avec la Serbie et met à rude épreuve les efforts de médiation de l’Union européenne. La situation est particulièrement préoccupante dans le nord du Kosovo, où une importante population serbe refuse de reconnaître l’autorité de Pristina et bénéficie du soutien de Belgrade.
Les incidents se multiplient, allant des manifestations et des blocages de routes aux affrontements violents entre les forces de l’ordre kosovares et des groupes de manifestants serbes. Ces tensions sont alimentées par la rhétorique nationaliste des dirigeants politiques des deux camps, qui cherchent à mobiliser leur base électorale en attisant les sentiments identitaires et en instrumentalisant le passé. La guerre du Kosovo, qui a opposé les forces serbes aux rebelles kosovars à la fin des années 1990, reste une plaie ouverte dans les mémoires et un obstacle majeur à la réconciliation. Les crimes de guerre commis par les deux camps n’ont pas été entièrement élucidés et les responsables n’ont pas tous été traduits en justice.

L’Union européenne, qui joue un rôle de médiateur dans le dialogue entre Pristina et Belgrade, est confrontée à des difficultés croissantes. Les deux parties souvent campent sur des positions inflexibles et se montrent réticentes à faire des concessions. Les négociations sont également compliquées par l’ingérence de puissances extérieures, telles que la Russie, qui soutient la Serbie, et les États-Unis, qui sont traditionnellement proches du Kosovo.
La situation au Kosovo représente un défi majeur pour la politique étrangère de l’UE, qui s’efforce de promouvoir la stabilité et la démocratie dans les Balkans. L’UE a investi des milliards d’euros dans le développement économique et la consolidation des institutions au Kosovo, mais ces efforts sont compromis par la persistance des tensions ethniques et le manque de volonté politique des dirigeants locaux. L’UE doit adopter une approche plus ferme et plus cohérente, en conditionnant son aide financière au respect des droits de l’homme, à la lutte contre la corruption et à la mise en œuvre des réformes nécessaires pour rapprocher le Kosovo des normes européennes. L’UE doit également renforcer sa coopération avec les États-Unis et les autres partenaires internationaux, afin de coordonner ses efforts et d’exercer une pression accrue sur Pristina et Belgrade pour qu’elles reprennent le dialogue et trouvent une solution durable à leurs différends. La paix et la stabilité dans les Balkans sont essentielles pour la sécurité et la prospérité de l’Europe dans son ensemble.