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Kim Jong-un affiche un « soutien inconditionnel » à la Russie sur l’Ukraine – quelles conséquences pour l’Afrique ?

par Africanova
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Un axe Moscou-Pyongyang qui se renforce

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a réaffirmé, dans une déclaration officielle le 5 juin 2025, son « soutien inconditionnel » à la Russie dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine. Cette prise de position, relayée par l’agence officielle KCNA, intervient alors que la Russie fait face à une pression militaire et diplomatique croissante, et que les alliances se recomposent sur la scène internationale. L’axe Moscou-Pyongyang, longtemps discret, s’affiche désormais au grand jour, avec des implications potentielles pour la sécurité mondiale… et pour l’Afrique.

Un soutien symbolique, mais aux conséquences concrètes

Si le poids militaire de la Corée du Nord reste limité face aux grandes puissances, son soutien à la Russie n’est pas qu’un geste symbolique. Pyongyang fournit des armes, des munitions et des technologies à Moscou, en échange d’un appui politique et économique. Cette coopération, dénoncée par les États-Unis et l’Union européenne, contribue à prolonger le conflit en Ukraine et à compliquer les efforts de médiation internationale.

L’Afrique, terrain d’influence et d’alliances

Pour l’Afrique, ce rapprochement entre la Russie et la Corée du Nord est porteur d’enjeux multiples. Plusieurs pays africains entretiennent des relations historiques avec Moscou ou Pyongyang, héritées de la guerre froide. La Russie a renforcé ces dernières années sa présence sur le continent, via des accords militaires, des livraisons d’armes et des projets miniers. La Corée du Nord, plus discrète, cherche à nouer des partenariats techniques et à contourner les sanctions internationales.

Quelles conséquences pour la sécurité africaine ?

L’axe Moscou-Pyongyang pourrait avoir des répercussions sur la sécurité en Afrique. Certains analystes redoutent une multiplication des transferts d’armes et de technologies militaires vers des groupes ou des États africains, alimentant les conflits locaux. La Russie, isolée sur la scène internationale, pourrait être tentée de renforcer ses alliances africaines pour contourner les sanctions et trouver de nouveaux débouchés économiques. La Corée du Nord, de son côté, pourrait proposer ses services en matière de formation, de cybersécurité ou de renseignement.

Les réactions africaines : entre prudence et opportunisme

Les capitales africaines réagissent avec prudence à ce nouvel axe. Certains gouvernements, soucieux de préserver leurs relations avec l’Occident, évitent de prendre position. D’autres, plus critiques à l’égard des puissances occidentales, voient dans le rapprochement Moscou-Pyongyang une opportunité de diversifier leurs alliances et de renforcer leur autonomie stratégique. L’Union africaine, fidèle à sa tradition de non-alignement, appelle au respect du droit international et à la recherche d’une solution négociée au conflit en Ukraine.

Les enjeux pour la diplomatie africaine

La prise de position de Kim Jong-un interroge la diplomatie africaine sur sa capacité à peser dans les grands dossiers internationaux. L’Afrique, qui compte désormais trois sièges au Conseil de sécurité de l’ONU, est appelée à jouer un rôle plus actif dans la résolution des crises mondiales. La guerre en Ukraine, loin d’être un conflit lointain, a des répercussions directes sur la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en énergie et la stabilité des marchés africains.

Les risques de fragmentation et de polarisation

Le soutien affiché de la Corée du Nord à la Russie risque d’accentuer la polarisation du continent africain, partagé entre différentes influences. Certains pays, proches de Moscou, pourraient être tentés de s’aligner sur ses positions, au risque de s’isoler sur la scène internationale. D’autres, plus tournés vers l’Europe ou les États-Unis, pourraient renforcer leur coopération avec l’Occident. Cette fragmentation pourrait compliquer la construction d’une diplomatie africaine unifiée et affaiblir la voix du continent dans les grandes instances internationales.

Conclusion : vigilance et affirmation africaine

L’affichage d’un « soutien inconditionnel » de Kim Jong-un à la Russie sur l’Ukraine est un signal fort du retour des logiques de blocs et d’alliances dans les relations internationales. Pour l’Afrique, il s’agit d’un défi, mais aussi d’une opportunité : celle de peser davantage dans les débats mondiaux, de défendre ses intérêts et de promouvoir une diplomatie fondée sur la paix, la coopération et le respect du droit international. Plus que jamais, la renaissance africaine passe par une affirmation sur la scène diplomatique et une vigilance face aux recompositions géopolitiques.

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