Introduction
Martha Karua, figure emblématique de l’opposition kenyane et défenseure des droits humains, a été expulsée de Tanzanie le 15 mai 2025, alors qu’elle participait à une conférence sur la démocratie et la gouvernance régionale. Cet incident diplomatique met en lumière les tensions politiques dans la région et soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression, le respect des droits civiques et l’état de la démocratie en Afrique de l’Est.
Martha Karua : un symbole de courage et d’intégrité
Avocate de formation, Martha Karua est une voix forte de l’opposition kenyane depuis plus de deux décennies. Ancienne ministre de la Justice, elle s’est distinguée par son engagement contre la corruption, la violence électorale et les atteintes aux droits fondamentaux. Sa candidature à la présidence du Kenya en 2022 a galvanisé une partie de la jeunesse et des femmes, malgré les obstacles politiques et les pressions.
Son invitation à la conférence de Dar es Salaam visait à renforcer les réseaux de défense de la démocratie dans la région, en particulier face aux dérives autoritaires observées dans plusieurs pays voisins.
L’expulsion : un coup dur pour la démocratie régionale
La décision des autorités tanzaniennes de refuser l’entrée à Martha Karua, officiellement pour des « raisons de sécurité nationale », a provoqué une onde de choc. Plusieurs ONG et organisations internationales ont dénoncé cette mesure comme une atteinte grave à la liberté d’expression et à la coopération démocratique.
Selon des sources proches du dossier, cette expulsion s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les gouvernements de la région et les acteurs de l’opposition, souvent perçus comme des menaces. La Tanzanie, sous la présidence de Samia Suluhu Hassan, a multiplié les restrictions sur les médias indépendants et les rassemblements politiques, suscitant des critiques au sein de la société civile.
Enjeux politiques et diplomatiques
Cet incident révèle les fragilités des démocraties d’Afrique de l’Est, où les progrès réalisés sont régulièrement remis en cause par des pratiques autoritaires. La coopération régionale, notamment au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), est mise à l’épreuve par ces tensions.
Le Kenya, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a exprimé son « inquiétude » et demandé des explications. Plusieurs partis politiques kenyans ont appelé à la solidarité régionale pour défendre les principes démocratiques. Parallèlement, la société civile et les médias indépendants appellent à une mobilisation accrue pour protéger les droits civiques.
Réactions de la société civile et perspectives
Des manifestations pacifiques ont eu lieu à Nairobi et dans d’autres capitales régionales, réclamant la libération de l’espace démocratique et le respect des droits. Martha Karua, depuis son retour au Kenya, a appelé à la vigilance et à la mobilisation citoyenne : « La démocratie est un combat de tous les jours, et nous ne pouvons pas céder face à l’intimidation. »
Les experts soulignent que la stabilité politique et le développement économique de la région dépendent en grande partie de la consolidation des institutions démocratiques. La pression internationale, notamment de l’Union africaine et des Nations unies, est également essentielle pour encourager le respect des droits humains.
Conclusion
L’expulsion de Martha Karua de Tanzanie est un signal d’alarme pour la démocratie en Afrique de l’Est. Elle rappelle que la liberté d’expression, la participation politique et la protection des droits civiques sont des combats permanents. Face à ces défis, la mobilisation des citoyens, des acteurs politiques et de la communauté internationale est plus que jamais nécessaire pour défendre un avenir démocratique et inclusif.