Le Kenya est en proie à une vague de protestations sociales d’une ampleur inédite, déclenchée par l’augmentation spectaculaire des prix du carburant et la montée généralisée du coût de la vie. Depuis plusieurs semaines, les rues de Nairobi, Mombasa et d’autres grandes villes résonnent des slogans des manifestants, exigeant des mesures d’urgence pour protéger les plus vulnérables.
Un contexte économique difficile
Le pays traverse une période économique complexe, marquée par une inflation persistante qui a atteint plus de 8% en juillet 2025, impactant sévèrement les prix des biens essentiels, notamment les denrées alimentaires et l’énergie. La hausse du prix du pétrole sur le marché international, combinée à la dévaluation du shilling kényan, pèse fortement sur les coûts de transport et de production.
Le gouvernement a justifié cette hausse par la nécessité de réajuster les taxes et de préserver l’équilibre budgétaire, mais cette explication ne convainc pas une population déjà fragilisée par la pauvreté, qui touche plus de 30% des Kényans.
Caractère et ampleur des manifestations
La contestation, initialement organisée par des syndicats et des groupes citoyens, a rapidement pris une dimension populaire et spontanée, rassemblant des jeunes, des commerçants, des chauffeurs de taxi et des agriculteurs. Les manifestations s’expriment par des marches, des blocages de routes et des grèves, paralysant certains secteurs clés de l’économie.
Si la plupart des rassemblements restent pacifiques, des incidents violents ont été enregistrés, avec des affrontements ponctuels entre forces de l’ordre et manifestants. Ces tensions suscitent une inquiétude grandissante quant au maintien de l’ordre public.
Réponses gouvernementales
Face à cette situation explosive, les autorités kényanes ont multiplié les appels au dialogue. Le président William Ruto a annoncé des mesures destinées à atténuer les effets de la hausse, notamment des subsides ciblés pour les ménages à faibles revenus, une révision fiscale et un fonds de soutien spécial.

Par ailleurs, un dialogue national est en cours d’organisation pour associer les différents acteurs sociaux à la recherche de solutions durables. Toutefois, une partie de l’opposition accuse le gouvernement de manque de transparence et réclame des baisses immédiates des prix.
Conséquences sociales et économiques
Ces troubles risquent de ralentir davantage la croissance économique, déjà freinée par les problèmes structurels du pays, la sécheresse et la crise énergétique. Les secteurs du commerce et du transport, vitaux pour l’économie locale, sont particulièrement affectés.
Le pouvoir d’achat diminué impacte aussi la sécurité alimentaire, alors que la rentrée scolaire approche, ce qui alerte les ONG humanitaires qui redoutent une aggravation des conditions de vie des plus démunis.
Conclusion
La crise sociale au Kenya est un signe fort des limites économiques actuelles et de l’urgence de réformes inclusives. La capacité du gouvernement à gérer cette crise influencera la stabilité politique et le développement à moyen terme du pays.