En 2025, le Kenya franchit une étape majeure dans la modernisation de son système de santé publique avec le lancement d’un système numérique national de suivi des vaccins. Cette innovation, saluée par l’OMS et plusieurs bailleurs internationaux, vise à améliorer la couverture vaccinale, à lutter contre les épidémies et à renforcer la confiance des citoyens dans le système de santé. Décryptage d’une révolution sanitaire africaine.
Le contexte sanitaire au Kenya
Le Kenya, comme de nombreux pays africains, fait face à des défis persistants en matière de santé publique : accès inégal aux soins, épidémies récurrentes (rougeole, polio, fièvre jaune), ruptures de stock de vaccins, difficultés logistiques et désinformation. Malgré des progrès notables, la couverture vaccinale stagne dans certaines régions rurales et quartiers urbains défavorisés.
Le pari du numérique
Pour relever ces défis, le ministère de la Santé kényan, en partenariat avec des entreprises technologiques locales et des ONG internationales, a développé une plateforme numérique centralisée. Chaque enfant reçoit désormais un carnet de vaccination électronique, accessible via smartphone ou ordinateur, qui permet de suivre en temps réel les doses administrées, les rappels à effectuer et les stocks disponibles dans chaque centre de santé.
Les avantages du système
- Traçabilité et transparence : les données sont sécurisées et accessibles aux professionnels de santé, aux familles et aux autorités sanitaires.
- Réduction des pertes : le suivi des stocks en temps réel limite les gaspillages et les ruptures.
- Lutte contre la fraude : la digitalisation réduit les risques de falsification des carnets de vaccination.
- Meilleure réponse aux épidémies : en cas d’alerte sanitaire, les autorités peuvent cibler rapidement les zones à risque et organiser des campagnes de vaccination ciblées.
Un modèle pour l’Afrique ?
Le système kényan, inspiré de modèles déployés en Inde ou au Brésil, pourrait devenir une référence pour d’autres pays du continent. L’Union africaine et l’OMS encouragent la mutualisation des bonnes pratiques et le développement de solutions adaptées aux réalités locales (langues, accès à Internet, formation des agents de santé).
Défis et limites
La réussite du projet dépend de plusieurs facteurs :
- L’accès à l’électricité et à Internet dans les zones rurales
- La formation continue des personnels de santé
- La protection des données personnelles
- L’adhésion des populations, qui nécessite une communication adaptée et la lutte contre les rumeurs
Impact sur la santé publique
Les premiers résultats sont encourageants : augmentation du taux de vaccination, meilleure gestion des stocks, réduction des épidémies localisées. Le système permet aussi de collecter des données épidémiologiques précieuses pour la recherche et l’élaboration de politiques publiques plus efficaces.
Conclusion
Le Kenya montre la voie d’une Afrique innovante, capable de tirer parti du numérique pour améliorer la santé de ses citoyens. L’enjeu est désormais d’étendre ce modèle, de l’adapter à d’autres contextes et de garantir l’accès universel à la vaccination, clé de la santé publique et du développement humain.
