La capitale kenyane Nairobi a été le théâtre d’une intervention musclée des forces de sécurité le 12 octobre 2025, lors d’une manifestation antigouvernementale organisée par un collectif de la société civile et des associations de jeunes. La marche, interdite par les autorités locales, visait à dénoncer la corruption endémique, le chômage élevé et les violations des droits démocratiques.
Les forces de l’ordre ont répondu par des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des charges pour disperser près de plusieurs milliers de manifestants. Plusieurs arrestations ont été enregistrées, suscitant un pénible auprès des organisations des droits humains et des dirigeants politiques de l’opposition.
Les manifestants réclamaient notamment une réforme institutionnelle profonde, la transparence dans la gestion publique et la fin des violences policières. Le Kenya, longtemps salué pour sa stabilité relative dans la région de l’Afrique de l’Est, fait face depuis quelques années à une montée de la contestation sociale alimentée par un chômage persistant et des inégalités criantes, particulièrement touchant la jeunesse urbaine.
Le gouvernement, par la voix du ministère de l’Intérieur, a justifié l’usage de la force en invoquant la préservation de l’ordre public et la nécessité de prévenir tout débordement violent. Il a également rappelé que la marche n’avait pas été autorisée, ce qui, selon les autorités, justifie l’intervention.
Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre les autorités et une population de plus en plus demandeuse d’ouverture politique et de justice sociale. Les appels à un dialogue national paraissent plus urgents que jamais pour éviter une radicalisation de la contestation.
Sur le plan régional, le Kenya reste un acteur clé dans la stabilité est-africaine, mais cette crise intérieure pourrait peser sur son influence et sa capacité à jouer un rôle de médiateur dans les conflits voisins.
La société civile kenyane continue d’appeler à la responsabilisation des pouvoirs publics et à des réformes inclusives qui permettront de répondre aux attentes des citoyens et de construire un avenir plus équitable.