Un verdict très attendu
Le 23 mai 2025, la Haute Cour de Nairobi a rendu son verdict dans l’affaire de l’attentat terroriste du 15 janvier 2019 contre le complexe hôtelier DusitD2, qui avait fait 21 morts et des dizaines de blessés. Deux accusés majeurs, reconnus coupables de complicité et de soutien logistique aux assaillants, ont été condamnés à la prison à vie. Ce jugement, salué par les familles des victimes, marque une étape importante dans la lutte contre le terrorisme au Kenya et la quête de justice pour les survivants.
Retour sur l’attentat du DusitD2
L’attaque du DusitD2, revendiquée par le groupe Al-Shabaab, avait plongé Nairobi dans la stupeur. Les assaillants, lourdement armés, avaient lancé une opération coordonnée mêlant explosion et fusillade, ciblant un symbole de la modernité et de l’ouverture économique du Kenya. L’intervention rapide des forces spéciales kényanes avait permis de limiter le nombre de victimes, mais l’émotion et la peur avaient marqué durablement la société.
Une enquête complexe et exemplaire
L’enquête, menée en coopération avec des partenaires internationaux, a mobilisé des moyens considérables : analyses ADN, traçage des communications, recoupement des témoignages. Les deux condamnés, accusés d’avoir hébergé les terroristes et facilité l’acheminement des armes, ont toujours nié leur implication. Le procès, suivi de près par la presse et les ONG, a été salué pour sa rigueur et sa transparence, malgré les pressions et les risques encourus par les témoins.
Un signal fort contre l’impunité
Ce verdict est un signal fort envoyé aux réseaux terroristes et à leurs complices. Le gouvernement kényan, qui a renforcé sa législation antiterroriste, veut montrer que la justice peut passer, même face à des organisations transnationales. Les ONG de défense des droits humains rappellent cependant l’importance de respecter les droits des accusés et d’éviter toute dérive sécuritaire.
Les familles des victimes entre soulagement et mémoire
Pour les familles des victimes, ce jugement est un soulagement, mais il ne referme pas les blessures. Des cérémonies de mémoire sont organisées chaque année à Nairobi, pour rappeler l’importance de la vigilance et de la résilience. Les survivants, souvent traumatisés, bénéficient d’un accompagnement psychologique et d’un soutien social, même si beaucoup déplorent le manque de moyens alloués à la prise en charge.
Le défi de la prévention et de la réinsertion
Au-delà de la répression, le Kenya mise sur la prévention : programmes de déradicalisation, insertion des jeunes à risque, lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Les autorités travaillent avec les leaders religieux, les écoles et les associations pour détecter les signes de radicalisation et offrir des alternatives à la jeunesse.
Conclusion : justice, mémoire et vigilance
L’issue du procès du DusitD2 rappelle que la lutte contre le terrorisme passe par la justice, la mémoire et la prévention. Le Kenya, confronté à une menace persistante, doit continuer à investir dans la sécurité, l’éducation et la cohésion sociale pour bâtir une société résiliente face à la violence.
